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Derrière la mozzarella di bufala, le scandale de la maltraitance des buffles mâles

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Plusieurs ONG et parlementaires italiens alertent sur le sort des petits des bufflonnes, de faible valeur économique, qui sont régulièrement abandonnés ou tués illégalement par les éleveurs.
La production de la mozzarella di bufala est un secteur économique majeur en Italie, qui emploie environ 11 000 personnes. (Fotograv di Antonio Gravante/Science Photo Library. AFP)
par Maële Hissette
publié le 25 août 2025 à 15h35

Des buffles attachés et enterrés vivants, laissés agonisants en plein soleil, noyés ou privés de nourriture. Derrière la mozzarella di bufala se cache un véritable scandale, moins connu que celui qui avait éclaté en 2008 lorsque ce fromage italien avait fait les frais de la crise des déchets à Naples. Cette fois-ci, il concerne la maltraitance animale qui accompagne la production de cette denrée dont raffolent les Français – sur les 55 700 tonnes de mozza di bufala produites en Italie en 2024, plus du tiers étaient destinées à l’exportation et la France représentait à elle seule 32 % des exportations.

Car pour faire du fromage, il faut du lait. Et pour produire du lait, une bufflonne doit donner naissance à un petit. C’est là que se trouve le problème : le buffle n’étant pas une viande traditionnellement prisée, il est plus rentable, lorsqu’un mâle naît, de s’en débarrasser que de le vendre.

En Italie, les journaux et les rapports des forces de l’ordre font état de ces maltraitances depuis une quinzaine d’années. Alfredo Riccio est consultant pour Animal Equality Italy, l’une des organisations qui entendent faire cesser les maltraitances envers les buffles mâles. Il est originaire de Campanie, la région du Sud-Ouest qui compte à elle seul