Au milieu du marais verdoyant de Brière, en Loire-Atlantique, entre ronces, roseaux et eaux vaseuses, seules les plumes des oiseaux volent encore. Leurs propriétaires, eux, sont plombés au sol. Inertes. «Il y en a partout, c’est un carnage, merde», lance un chasseur bénévole qui sillonne la zone, poubelle noire dans une main et carcasse de héron blanc dans l’autre. Ses cuissardes ne progressent que de quelques mètres avant de se heurter à un nouvel obstacle. «Là, j’en ai encore un. C’est un vrai cimetière», lui lance-t-on depuis l’autre bout de la rive.
Vêtus de leur pantalon kaki à l’imprimé camouflage, une dizaine de chasseurs empilent en seulement quelques minutes les corps d’aigrettes, de spatules ou de goélands. Les allers-retours vers une remorque s’enchaînent. L’addition s’allonge. Loïc Gouin, 61 ans, déplore une «hécatombe» dans