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Libération
Reportage

«Des oiseaux crèvent par milliers, c’est un carnage» : les marais de Loire-Atlantique meurtris par le botulisme

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Le cœur lourd, des bénévoles ramassent depuis mi-juillet des milliers de volatiles morts ou malades dans la zone humide du marais de la Brière, frappée par une épidémie aiguë d’épizootie, dont l’origine divise agriculteurs et écologistes.
Un échassier victime du botulisme dans le marais de Brière (Loire-Atlantique), le 26 juillet 2025. (Damien Meyer/AFP)
publié le 2 août 2025 à 12h52

Au milieu du marais verdoyant de Brière, en Loire-Atlantique, entre ronces, roseaux et eaux vaseuses, seules les plumes des oiseaux volent encore. Leurs propriétaires, eux, sont plombés au sol. Inertes. «Il y en a partout, c’est un carnage, merde», lance un chasseur bénévole qui sillonne la zone, poubelle noire dans une main et carcasse de héron blanc dans l’autre. Ses cuissardes ne progressent que de quelques mètres avant de se heurter à un nouvel obstacle. «Là, j’en ai encore un. C’est un vrai cimetière», lui lance-t-on depuis l’autre bout de la rive.

Vêtus de leur pantalon kaki à l’imprimé camouflage, une dizaine de chasseurs empilent en seulement quelques minutes les corps d’aigrettes, de spatules ou de goélands. Les allers-retours vers une remorque s’enchaînent. L’addition s’allonge. Loïc Gouin, 61 ans, déplore une «hécatombe» dans