Nouvel épisode après une série de déboires pour la marque du groupe Nestlé Waters. La production de bouteilles d’un litre d’eau gazeuse Perrier a été suspendue en raison de problèmes sur plusieurs sources, selon une enquête du journal Le Monde et de la cellule d’investigation de Radio France, publiée ce vendredi 14 juin. La situation devrait perdurer au moins jusqu’à la fin de l’été. De son côté, la maison mère de la marque évoque une «opération de maintenance régulière» et affirme que «la production de Perrier 1 vert litre n’est pas arrêtée».

Le groupe suisse l’assure : la production reprendra «avec une meilleure capacité à servir nos produits dès la fin de ces opérations, et après une phase de reconstitution de nos stocks». Pourtant selon nos confrères, l’exploitation de deux «autres captages ont subi récemment des opérations de désinfection ayant impacté les activités de production», est-il écrit dans leur enquête. Plus encore, deux autres forages sujets à des contaminations régulières ont définitivement cessé de produire la marque Perrier. Au total, ce sont donc quatre puits de l’exploitation qui se trouvent en difficulté.

De son côté, l’entreprise a obtenu le droit par arrêté préfectoral de les consacrer à la production d’une nouvelle boisson gazeuse nommée Maison Perrier qui ne bénéficie plus de l’appellation eau minérale naturelle.

Conséquences de cette situation : Nestlé Waters n’a plus les volumes d’eau minérale naturelle nécessaires pour produire des bouteilles de Perrier vert en plastique d’un litre, qui représentent les plus gros volumes de la marque. Le groupe préfère suspendre leur commercialisation jusqu’à la fin de l’été au profit de formats plus petits.

Cette enquête est publiée alors que l’entreprise a déjà dû cesser d’exploiter en avril un de ses forages à la demande de l’État et détruire au moins deux millions de bouteilles après la découverte de bactéries d’origine fécale. Un mois plus tard, l’agence régionale de santé d’Occitanie et la direction départementale de la protection des populations ont inspecté l’usine, ses forages et son laboratoire d’autosurveillance de la qualité de l’eau sur le site, apprend-on dans l’enquête de nos confrères.

Si les résultats, eux, n’ont pas été rendus publics, l’ONG Foodwatch a jugé ce vendredi «le silence des autorités dans toute cette affaire […] inacceptable». L’organisation de défense des consommateurs s’interroge sur les conséquences de cette suspension si elle est confirmée «pour désinfection» : cela va-t-il entraîner un «rappel des eaux non conformes à la réglementation» ?

Une question qui se pose à côté de tant d’autres alors que le propriétaire de Vittel, Contrex et Hépar est en difficulté : le producteur d’eau a admis publiquement, en début d’année, avoir eu recours en France et en Suisse à des traitements interdits sur les eaux minérales pour garantir une consommation sans risque.