L’année est loin d’être terminée, mais depuis janvier, les incendies de forêt en Europe ont libéré 12,9 mégatonnes de carbone. Un record, alerte ce jeudi 18 septembre le service européen Copernicus : «Les émissions annuelles totales de carbone estimées pour l’Union européenne et le Royaume-Uni sont, depuis fin août et avec la saison des incendies toujours active, les plus élevées» jamais relevées.
Les précédents records annuels étaient de 11,4 mégatonnes de carbone, en 2003 comme en 2017. Un chiffre dépassé cette année alors que les incendies ont ravagé plus d’un million d’hectares dans l’Union européenne depuis janvier.
Brasiers
L’année a été marquée par «une intense activité de feux de forêt en Europe», notamment sur la péninsule ibérique à la mi-août, rappelle l’institut dans son communiqué. Rien qu’en Espagne, ces incendies ont fait quatre morts et brûlé plus de 350 000 hectares et, en termes de carbone «les émissions totales de la région, inférieures à la moyenne jusqu’au début août, ont radicalement changé en l’espace d’une semaine seulement».
A elles seules, les émissions résultant des feux de l’Espagne et du Portugal représentent environ les trois quarts du total européen.
Des émissions venues d’Europe, mais aussi du Canada et du Sahara
Mais le phénomène dépasse la péninsule ibérique. Les forêts de Turquie, Chypre et de certains pays des Balkans ont également été ravagées par les flammes cet été. Dès la fin juillet, Copernicus avait relevé des niveaux d’émissions de carbone liés aux feux en Grèce et en Turquie parmi les plus élevés depuis le début des mesures il y a 23 ans.
Au même moment, le Royaume-Uni battait déjà son record annuel d’émissions. En Serbie et en Albanie, les émissions étaient les deuxièmes plus élevées, derrière celles de 2007. Le bilan d’émissions européen a aussi été accentué par les panaches de fumée qui ont traversé l’Atlantique depuis le Canada, à cause des «mégafeux» que le pays a subi durant l’été et jusqu’en septembre.
Outre les incendies, l’été 2025 a également été marqué en Europe par des épisodes de transport de poussière saharienne «inhabituellement fréquents et intenses», note Copernicus. Des flux depuis la Méditerranée vers le sud de l’Europe et vers le continent américain, à travers l’Atlantique.
Enfin, les vagues de chaleur de cet été ont fait augmenter les concentrations d’ozone au-dessus des niveaux réglementaires sur la majeure partie de l’Europe. Autant d’événements et de dynamiques dont l’intensification et la fréquence sont liées au réchauffement climatique, lui-même dû à l’activité humaine.