Il faut parcourir des kilomètres de paysages vallonnés ariégeois, gravir une piste caillouteuse, traverser le hameau de Montégut-Plantaurel, grimper encore via une départementale puis arrêter la voiture en bord de route, dévaler une prairie, se frayer un passage en lisière de bois pour entendre un léger «glouglou», et l’apercevoir enfin. «Il coule !» signale le militant écologiste Jean-Pierre Jenn, perché en haut de la berge argileuse, mardi 1er octobre. A ses pieds, l’eau garnit un lit d’une vingtaine de centimètres de largeur. «Ici, c’est un “petit chevelu”, ces ruisseaux qui donnent naissance aux cours d’eau», explique le trésorier de l’association de protection des rivières ariégeoises le Chabot. Derrière lui, Katherine Wersinger, cosecrétaire de la même association, mime le trajet de cette eau depuis les Pyrénées : «Elle va rejoindre un affluant du Roziès, se jeter dans la vallée de la Lèze pour au final se retrouver dans la Garonne.»
Préserver les «petits chevelus», souvent peu considérés, est donc crucial pour tous les cours d’eau en aval. Niché dans les collines verdoyantes à 400 mètres d’altitude, le ruisseau de Montégut a pourtant longtemps été classé comme une simple ravine sur la cartographie départementale. «Une ravine est seulement en eau quand il pleut, or là il ne pleut pas, précise Jean-Pierre Jenn. Une source d’eau est pompée par des riverains à quelques mètres d’ici, preuve qu’une nappe phréatique est connectée au ruisseau et