La Colombie multiplie les mesures d’urgence espérant économiser de l’eau et de l’électricité. Le gouvernement a décrété ce vendredi 19 avril jour chômé dans le secteur public, alors que le pays est frappé par une grave sécheresse. «Nous voulons décréter un jour civique en Colombie pour que les gens utilisent le minimum d’électricité possible […] et surtout qu’ils réduisent autant que possible la consommation d’eau», a déclaré le Président, Gustavo Petro. Cette mesure implique la suspension de la journée de travail pour tous les fonctionnaires, tandis que «la population en général et les entreprises privées décideront si elles considèrent cette date comme un jour non ouvrable», a-t-il précisé sur X.
Sur ce même réseau social, le président a demandé aux 8 millions d’habitants de Bogota de «partir ce week-end vers des endroits qui dépendent d’autres bassins hydrographiques pour réduire la pression sur la consommation» d’eau dans la capitale, où un rationnement par zone est déjà en cours depuis le 11 avril.
Deux tiers de l’électricité consommée en Colombie proviennent des centrales hydroélectriques, qui tournent en ce moment au ralenti à cause de l’aridité associée au phénomène naturel périodique El Nino et au réchauffement climatique.
Les réservoirs du pays approchent un seuil critique, a alerté XM, l’entreprise opératrice du marché électrique, en raison de l’épisode de sécheresse entamé en fin d’année dernière et qui se poursuit en ce mois d’avril, habituellement l’un des plus pluvieux en Colombie. Le gouvernement a averti qu’en l’absence de précipitations, un rationnement énergétique au niveau national serait nécessaire.
La Colombie a par ailleurs annoncé lundi la suspension de ses exportations d’énergie vers l’Equateur, plongé lui aussi dans une grave crise énergétique. Jeudi et vendredi ont été décrétés jours chômés par les autorités équatoriennes qui rationnent l’électricité, avec des coupures pouvant durer treize heures d’affilée.