Depuis la terrasse de l’Observatoire volcanologique et sismologique de la Martinique, c’est toute la verdure du nord de l’île qui se dévoile. Le paysage est à couper le souffle. «Ici, on a l’une des plus belles vues de la Martinique», dit en souriant Jérôme Vergne, le directeur des lieux. Face à lui, en contrebas, on aperçoit les communes de Saint-Pierre, du Morne-Rouge et la mer des Caraïbes.
Sur les hauteurs, le sommet de la montagne Pelée, mesuré à 1 397 mètres, nous regarde droit dans les yeux. A vue d’œil, le volcan, dont les pentes sont arpentées chaque année par une grosse centaine de milliers de randonneurs, paraît bien calme en ce début octobre. La tranquillité n’est pourtant qu’apparente : depuis plusieurs mois, sous terre, des fluides circulent, le sol tremble et les sismomètres de l’observatoire s’affolent.
Quand en temps normal les douze capteurs placés autour de la montagne Pelée enregistrent une vingtaine de séismes d’origine volcanique chaque mois, ils en ont recensé plus de 6 000 rien que dans les deux semaines précédant notre visite.
La hausse a commencé au milieu de l’année, explique Jérôme Vergne en faisant défiler des graphiques et sismogrammes sur son écran, et n’a presque fait que croître depuis. Au point de dépasser déjà t