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Interview

«En neuf ans, les épisodes de foudre ont presque doublé» : en plein réchauffement, l’Arctique découvre les orages

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Après la fonte de la banquise et l’acidification des océans, l’Arctique fait désormais les frais de la foudre, en hausse drastique depuis une dizaine d’années. Encore rarissime il y a dix ans, le phénomène s’explique par le changement climatique.
Les éclairs se font de plus en plus courants dans la région Arctique. (Ismael Mohamad/UPI/Shutterstock/SIPA/Sipa)
publié le 11 janvier 2022 à 9h00

La foudre n’a pas pour habitude de tomber dans la région Arctique. Pourtant les éclairs se font de plus en plus courants dans cette partie du monde où l’air se réchauffe particulièrement vite. Chris Vagasky, auteur du rapport annuel de la société de surveillance météorologique finlandaise Vaisala, revient pour Libération sur ce phénomène rare qui constitue un véritable indicateur du réchauffement climatique.

Quels critères météorologiques doivent être réunis pour qu’il y ait des éclairs ?

La foudre se produit le plus souvent dans les orages, qui nécessitent trois ingrédients pour se développer : humidité, instabilité et portance. D’abord, l’humidité résulte le plus souvent de l’eau évaporée des océans et des mers. Ensuite, pour obtenir un environnement instable, il faut de l’air chaud et humide près de la surface et de l’air plus froid et plus sec en altitude. Enfin, la portance est ce qui permet à une bulle d’air instable de s’élever. Si ces trois ingrédients sont réunis, des orages peuvent se développer et produire des éclairs.

Pourquoi la foudre est-elle un bon indicateur du réchauffement climatique ?

La foudre est relativement rare dans l’Arctique et extrêmement rare dans le Haut-Arctique.