Dans les territoires où l’éolien terrestre s’est rapidement développé ces vingt dernières années, on proteste: la coupe est pleine. C’est particulièrement le cas dans les Hauts-de-France, et plus encore dans la Somme. A lui seul, le département a accueilli depuis 2005 près de 1 000 des 8 000 éoliennes de France. Soit 12,5% des installations sur moins de 1% du territoire. La concentration est exceptionnellement forte dans le sud du département : dans la seule communauté de communes Somme-Sud-Ouest, on compte déjà 170 éoliennes. 70 autres sont en cours d’instruction. Les nouveaux projets sont quasiment tous contestés par de petites associations locales, encouragées par le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, selon qui «la limite du supportable» est largement dépassée. Par l’intermédiaire de la fédération Stop Eoliennes, la région participe aux frais d’avocats des innombrables recours engagés contre les projets des opérateurs.
C’est le cas à Villers-Campsart, village mobilisé contre l’installation de deux nouveaux parcs éoliens sur ses flancs ouest et sud. A près d’un kilomètre des habitations, mais hors de la commune, ce sont une dizaine d’éoliennes qui viendraient s’ajouter aux 18 qui tournent déjà au nord. La plupart des 130 habitants en ont assez. Au bord de la départementale qui traverse la commune, ils le crient sur des panneaux accrochés devant leurs maisons : «Stop à l’encerclement éolien», «enquête publique bidon», «les éoliennes, c’est du vent», «s