Un jet noir jaillit de la coque du bateau et s’écrase à la surface du Pacifique. 4 000 mètres plus bas, au fond de l’océan, gisent des roches un peu particulières : des nodules polymétalliques. Ces cailloux de la taille d’une pomme de terre, particulièrement riches en cobalt, nickel, cuivre et manganèse, attisent les convoitises d’Etats et d’entreprises du monde entier. Mais en haute mer, seule l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), un organe des Nations unies, décide de qui pourra peut-être un jour exploiter ces ressources.
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Les premiers permis pourraient être délivrés dès le mois de juin, date à laquelle l’autorité devra avoir établi un cadre légal à la pratique. Mais en octobre, l’entreprise minière canadienne The Metals Company (TMC), pour qui «les nodules sont la voie la plus propre vers les véhicules électriques» – les minéraux étant utiles pour fabriquer des batteries – a pu tester son système de collecte dans la zone de Clarion Clipperton, entre Hawaï et le Mexique. En un mois, elle a collecté environ 3 000 tonnes de roches. Les nodules étaient aspirés jusqu’au bateau par un tuyau. Et selon le protocole établi entre TMC et l’AIFM, les déchets – l’eau de mer, les sédiments et des fragments de nodules – devaient être rejetés via un autre tuyau, à 1 200 mètres de profondeur, pour limiter le temps avant que les sédiments ne se reposent au fond de l’océan.
Des métaux lourds dans une zone de pêche
Pourtant, début octobre, des scientifiques engagés par l’entreprise pour mesurer l’impact environneme