Des squelettes d’arbres calcinés en Amazonie, des champs de canne dévorés par les flammes dans la province de São Paulo : d’un bout à l’autre, le Brésil brûle. A São Paulo, le masque a fait son retour à cause de la fumée. Le taux de particules fines (PM2,5) a atteint 69 microgrammes par mètre cube, soit près de 14 fois la limite recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et, au début de la semaine, la mégapole brésilienne de douze millions d’habitants figurait même en tête du classement quotidien des villes les plus polluées au monde, établi par la société suisse IQAir. «L’air est très sec, très pollué. On respire à peine, c’est suffocant», déplore Ieda Bandeira, une pâtissière de 76 ans.
La chappe de fumée qui écrase la mégalopole provient en grande partie des particules charriées par le vent depuis l’Amazonie, au Nord, et le Cerrado, cette riche savane qui couvre le quart du Brésil, au Centre, à l’Ouest, au Nord et au Nord-Est. C’est dans ces deux écosystèmes vitaux pour l’avenir de la planète que se concentrent plus de 80 % des incendies.
Yeux qui piquent, gorge irritée
Mais il aura fallu attendre une saison des feux particulièrement intense en 2024, et l’arrivée du nuage toxique sur les métropoles du Sud-Est, comme São Paulo et Rio de Janeiro, pour sensibiliser l’o