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Glyphosate : la Commission européenne sème la discorde

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Les 27 Etats de l’UE débattent ce vendredi du prolongement de l’autorisation du décrié herbicide pour dix ans, comme le propose la Commission européenne malgré les études démontrant sa nocivité. Une mesure qui ne satisfait pas la France.
Manifestation contre Monsanto (racheté par Bayer), producteur du Roundup, en mai 2022 à Toulouse. (Alain Pitton/NurPhoto. AFP)
publié le 21 septembre 2023 à 21h22

Un pas de plus a été franchi vers le renouvellement de l’autorisation du glyphosate. C’est loin d’être une surprise, mais la décision risque d’être très impopulaire. La Commission européenne a officiellement transmis aux Etats membres une proposition d’approbation de cet herbicide controversé pour les dix prochaines années. Celle-ci sera discutée par les Vingt-Sept ce vendredi 22 septembre. Une décision déjà reportée d’un an pour laisser le temps aux quatre pays rapporteurs (la France, la Hongrie, les Pays-Bas et la Suède) d’évaluer les risques, et qui ne satisfait (presque) personne tant Bruxelles renvoie la balle aux Etats membres sur un certain nombre de points.

Commercialisé sur le marché européen depuis 1974, notamment par Monsanto (depuis racheté par Bayer) avec son fameux Roundup, l’herbicide est actuellement le plus utilisé en France, même si ses ventes diminuent. La substance fait l’objet d’une vive controverse scientifique depuis des années. En 2015, alors que l’Europe est déjà en plein débat sur son renouvellement, elle est classée «cancérogène probable» par l’OMS. En 2021, une expertise collective menée par l’Inserm, mettant en évidence des «présomptions fortes de liens entre certaines pathologies et l’exposition aux pesticides», a notamment établi un risque accru entre l’utilisation de glyphosate et certains types de ca