C’est un petit pâté de maisons, en forme de triangle, collé aux rails de la gare RER de Bondy (Seine-Saint-Denis), dans le nord-est de Paris. Paisible, en apparence. Car depuis 2019 et l’annonce aux propriétaires de leur expropriation dans le cadre de la construction de la ligne du métro 15 Est du Grand Paris Express, prévue pour 2030, des habitants sont en colère. «On est à 250 mètres de la future gare, de l’autre côté de la voie de chemin de fer, mais ils veulent nos terrains pour y stocker des gravats !» lance Lydia Kasparian, qui se bat pour que le pavillon habité depuis vingt ans par sa maman, Denise, 82 ans, ne soit pas détruit. «Je suis traumatisée, confie la vieille dame, les larmes aux yeux. Ce n’est que du malheur depuis deux ans. Mes onze petits enfants viennent ici jouer dans mon jardin… Qu’est-ce que je vais faire ?» Même désarroi chez Johanna et Didier Baran, le couple de retraités de la maison d’à côté. Quarante-huit ans qu’ils l’occupent. «On a tout ici et puis paf, un jour on nous dit qu’on doit partir. On n’y croyait pas, ça nous a fait un choc.» A ce jour, seul le pavillon appartenant à un bailleur social a été rasé. Reste un petit immeuble et les trois autres logements.
Chronique
Face à «cette injustice», Lydia Kasparian a organisé samedi en tant que membre du C