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Réchauffement climatique

Himalaya : la couche de neige au plus bas, la pénurie d’eau menace 2 milliards de personnes

L'eau, une ressource essentielle et menacéedossier
La fonte des neiges de l’Himalaya, qui atteint des records, met en péril l’approvisionnement en eau de près de deux milliards de personnes, alerte un rapport du Centre international pour un développement intégré en montagne publié ce lundi 21 avril.
Une partie de la chaîne de montagnes de l'Himalaya, près de Nyingchi, dans la région autonome du Tibet, en Chine, le 31 mars 2025. (Go Nakamura/Reuters)
publié le 21 avril 2025 à 17h30

La couche de neige persistante de la chaîne Hindu Kush-Himalaya, qui va de l’Afghanistan à la Birmanie, est à son plus bas. Un plancher qui menace les ressources en eau de près de deux milliards de personnes, prévient ce lundi 21 avril le Centre international pour un développement intégré en montagne (Icimod), qui opère ces relevés depuis 23 ans.

«Il y a eu moins de précipitations et la saison neigeuse qui débute habituellement en octobre-novembre a commencé fin janvier», explique Sher Muhammad, principal auteur du rapport de l’Icimod. Des alertes à la sécheresse ont été lancées dans plusieurs pays de la zone, menaçant la récolte à venir et l’accès à l’eau de populations déjà confrontées à des canicules plus longues, plus chaudes et plus fréquentes. La production d’hydroélectricité est également menacée.

Les bassins du Mékong et du Salouen en danger

Le rapport du centre, basé à Katmandou et qui regroupe des chercheurs de l’ensemble de la région, évoque une liste de risques dont «débits de rivières réduits, dépendance accrue aux nappes phréatiques, risque de sécheresse en hausse».

L’Icimod exhorte dans son rapport les pays dépendant des douze bassins alimentant les fleuves de la région à «préparer des stratégies de gestion de l’eau adaptées» et «à améliorer l’anticipation des sécheresses». Le rapport tire particulièrement la sonnette d’alarme pour les bassins du Mékong et du Salouen, les deux plus longs fleuves d’Asie du sud-est qui alimentent notamment la Chine et la Birmanie.

Pour le patron de l’Icimod, Pema Gyamtsho, il faut désormais des «actions politiques proactives pour créer une résilience sur le long terme». «Les émissions de carbone ont déjà lancé un processus irréversible d’anomalies récurrentes du phénomène neigeux dans la chaîne Hindu Kush-Himalaya», assure-t-il.

Mais dans ces pays, pour beaucoup parmi les plus vulnérables aux effets du changement climatique et les plus pauvres de la planète, il manque des infrastructures et techniques modernes d’irrigation ou d’alimentation en eau. Selon l’Organisation météorologique mondiale, l’Asie est la région du monde la plus touchée par les catastrophes liées au climat. Elle note également une hausse accélérée des indicateurs clés du changement climatique comme les températures, la fonte des glaciers et la hausse du niveau de la mer.