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Libération
Catastrophe naturelle

Inondations en Indre-et-Loire et dans la Vienne : une centaine de personnes évacuées malgré des crues moins fortes que prévu

Les deux départements sont encore en vigilance rouge ce dimanche 31 mars, mais la montée des eaux est moins importante qu’anticipé. Le pic est attendu dans la journée.
A Bellac, en Haute-Vienne, samedi. (Thierry Salaud/Maxppp)
publié le 31 mars 2024 à 11h07

L’eau a bel et bien envahi les rues de l’Indre-et-Loire et de la Vienne, ce dimanche 31 mars matin, mais se révèle moins haute que prévu. Les deux départements sont placés en vigilance rouge pour risque de «crues» par Météo-France depuis samedi. Une disparition a tout de même été signalée : un homme faisant du kayak et aperçu en difficulté en Haute-Vienne dans l’après-midi de samedi, comme l’a confirmé Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, ce dimanche matin. Les recherches se poursuivent.

En Indre-et-Loire, 107 personnes ont été évacuées de leur logement en raison des crues de la Creuse et de la Vienne, dont les 73 résidents d’un Ehpad sur la commune de l’Ile-Bouchard, en bord de Vienne. Seize routes sont coupées dans le département, où 200 gendarmes et sapeurs pompiers sont mobilisés. «Il y a eu des dégâts mais finalement il n’y a pas eu l’intensité que nous craignions [samedi] soir», a déclaré Patrice Latron, préfet de l’Indre-et-Loire au cours d’une conférence de presse. «Le bilan de la nuit, c’est de nombreuses habitations, des caves inondées» mais «pas de victimes», a-t-il résumé.

A 8 heures, devant la presse et au micro de France Bleu, le sous-préfet du département, Guillaume Saint-Cricq, s’était aussi montré rassurant, en annonçant une révision «à la baisse» du niveau de la Vienne, «5m03 au lieu de 6m10» comme pic initialement envisagé. De quoi rester en deçà de la crue de 2007, selon Vigicrues. C’est le cas à Chinon, par exemple, où la Vienne était à 4,70 mètres peu avant 9 heures, comme l’indique la Nouvelle République, qui précise que de nombreux axes secondaires sont inondés. Le pic est attendu vers 20 heures dans la cité royale. C’est à Nouâtre que la situation est la plus complexe, selon les autorités : le niveau de l’eau a atteint 8,20m, poursuit le quotidien local : «On a peur que ça monte encore cet après-midi», redoute le maire de la ville, Laurent Augras.

Crue de 1982 dépassée à La Roche-Posay

Dans la Vienne, 150 pompiers et gendarmes sont mobilisés et une dizaine de routes ont été bloquées par la montée des eaux, a indiqué la préfecture. Le réseau d’eau potable a été coupé dans trois communes du sud du département après les crues de la veille, ainsi que dans trois communes de l’Indre-et-Loire. Des distributions d’eau potable sont organisées. Le centre-ville de Montmorillon a par exemple été submergé dès vendredi, avec une eau à 4,65 mètres, niveau qui n’avait pas été atteint depuis 1982. Situation plus catastrophique encore pour La Roche-Posay, où la rivière Creuse a atteint 6,78 m, dépassant la crue historique de 1982. Elle devrait même remonter en fin de matinée et s’approcher du record de 1896.

Quatre autres départements sont placés en vigilance orange ce dimanche : la Charente, la Charente-Maritime, la Gironde et la Dordogne.

Il est encore trop tôt pour attribuer ces inondations, jugées exceptionnelles par les autorités et habitants, au dérèglement climatique. Mais il accroît bel et bien ce risque. «Lorsque l’atmosphère se réchauffe d’un degré, elle peut contenir 7 % de vapeur d’eau en plus», soit autant de précipitations potentielles en plus, expliquait à Libération la climatologue Françoise Vimeux au début du mois.