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Libération
Reportage

«J’ai le sentiment qu’on a appris de Sainte-Soline» : en Gironde, la mobilisation contre la LGV Sud-Ouest prend un air ludique

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Rejoints par les Soulèvements de la Terre, un millier d’opposants à la future ligne ferroviaire à grande vitesse du Sud-Ouest ont manifesté samedi 12 octobre sous une forte surveillance policière. Mais pour l’essentiel, la mobilisation s’est passée dans le calme et sous le signe du jeu.
Elus locaux, viticulteurs, sylviculteurs, scientifiques, mais aussi étudiants se sont mêlés pour manifester contre le projet de ligne à grande vitesse qui reliera Paris à Toulouse, samedi 12 octobre à Lerm-et-Musset (Gironde). (Nicolas Guyonnet/Hans Lucas. AFP)
par Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux
publié le 13 octobre 2024 à 11h42

Venu «participer à l’effort collectif», Julien, un étudiant parisien spécialisé en droit de l’environnement, rejoint samedi 12 octobre la file d’attente au pied d’un drapeau vert. C’est le point de départ du jeu Giga Kapla. «Risque juridique : moyen. Mode d’action : construction préventive. Mobilité : marche longue», prévient un écriteau. L’objectif ? Porter d’immenses morceaux de bois à travers forêt et champ, au cœur de la vallée du Ciron, dans le sud de la Gironde, où se déroule tout le week-end un événement contre un projet de ligne à grande vitesse (LGV), à l’appel notamment des Soulèvements de la Terre. Les voilà partis pour une heure trente de marche, ponctuée de chansons de Diam’s, Amel Bent ou encore Emile et Images, pour se donner du cœur à l’ouvrage.

Sur le chemin, des citations de grands philosophes placardées sur les arbres de manière éphémère viennent enrichir la traversée. «Jamais la nature ne nous trompe ; c’est toujours nous qui nous trompons. Jean-Jacques Rousseau», peut-on lire sur l’une d’entre elles. «L’endroit est magnifique. On vient se rappeler tout ce qu’on pourrait perdre