C’est une situation dangereuse que tout cycliste parisien a au moins vécue une fois : avoir derrière soi un automobiliste furibard qui vous pousse du parechoc et fait vrombir son engin jusqu’à ce qu’on se range sur le bas-côté, quitte à devoir rouler dans le caniveau. Au risque de se casser la figure. Dimanche 11 juin, la scène s’est déroulée rue de Tolbiac à Paris. Mais cette fois, elle a été filmée. Et fait le tour des réseaux sociaux ce lundi, notamment grâce à l’identité d’une de ses protagonistes, la députée EE-LV du XIIIe arrondissement, Sandrine Rousseau.

«J’allais faire mes courses dimanche midi et j’étais en retard. J’ai vu un taxi être agressif vis-à-vis d’un vélo. Et je me suis interposée : j’ai pris le bras du taxi car il retenait la main du cycliste et le lui ai tapé jusqu’à ce qu’il lâche prise.» La séquence qui dure près de deux minutes illustre pour l’ancienne finaliste à la primaire présidentielle d’EE-LV «le niveau d’agressivité dans le partage de la route», notamment en ville. Et en particulier «rue de Tolbiac où il y a déjà eu ce type d’incident et où il faudrait une vraie piste cyclable», indique l’élue à Libération. Devoir ériger des murets entre voitures et vélos dans la capitale est le signe d’un niveau d’intolérance encore élevé des véhicules motorisés par rapport aux vélos. Alors qu’un partage serein de la chaussée devrait être de mise depuis longtemps. Mais cela nécessiterait douceur et modération, de la part des automobilistes cuirassés dans leur véhicule. Mais aussi parfois du côté des cyclistes.

C’est le créateur de contenu Altis, qui «vulgarise la mobilité dans l’environnement urbain et le vélo» selon sa biographie Twitter, qui est l’auteur de cette vidéo. Elle a été tournée lors d’une «convergence», c’est-à-dire une manifestation où de nombreux cyclistes sillonnent les rues de Paris pour démontrer la nécessité de leur faire plus de place sur la voirie. Altis diffusait en direct l’événement sur sa chaîne Twitch. Et face aux réactions outrées des pro-vélos face aux pro-taxis, il a publié sur son compte Twitter un extrait plus long de la scène. On y voit un premier accrochage entre le cycliste, qui participait à la «convergence», et le chauffeur de taxi : ce dernier lui percute légèrement la roue arrière, alors qu’il s’était arrêté à un passage piéton. «Priorité piéton du con !» l’insulte le cycliste. «Mais alors, tu t’arrêtes comme ça devant moi, mets-toi sur le côté», rétorque le taxi. «C’est un passage piéton, tu fermes ta gueule !» lui balance le militant du vélo.

Quelques dizaines de mètres plus loin dans la rue, on aperçoit ce même cycliste à hauteur de la fenêtre du taxi, en train d’échanger des coups avec le chauffeur. Sans que l’on puisse distinguer qui a physiquement agressé qui. C’est à la vision de cette situation que Sandrine Rousseau décide d’intervenir, tout comme d’autres témoins de la scène. Jusqu’à ce que le taxi libère le cycliste.