Les jardins partagés, une lubie de bobos désœuvrés ? Détrompez-vous. Leur dimension sociale et leur potentiel en termes de développement durable ont incité l’Etat à leur consacrer 17 millions d’euros dans le cadre de son plan de relance. Cette généreuse enveloppe témoigne de l’intérêt porté aux atouts de ces jardins, sources de produits sains disponibles en circuits courts, cultivés dans le respect de la biodiversité et dans un cadre propice aux liens sociaux.
Au jardin partagé de Montagnac, dans l’Hérault, on cultive ces valeurs avec bonheur. Situé à la sortie du village, ce terrain municipal de 6 000 m² est géré depuis fin 2017 par l’association l’Ortada.
Un terrain de jeu pour les enfants, un espace de liberté pour les grands
Chacune des 40 parcelles est louée 70 euros par an aux habitants qui le souhaitent, à condition qu’ils ne possèdent pas d’extérieur. Au fil du temps, les fleurs, fruits et légumes plantés par les usagers se sont épanouis. Mais pas seulement : des amitiés sont nées, la solidarité s’est développée. Jardiniers débutants ou chevronnés échangent des graines, font goûter leur production, déjeunent ensemble sous la tonnelle, arrosent les parcelles des absents. Ce jardin est ainsi devenu un lieu de vie et de partage, un terrain de jeu pour les enfants, un espace de liberté pour les grands. Lesquels enchaînent les projets communs : le poulailler et les ruches à peine achevés, ils réfléchissent à la création d’un espace dédié aux personnes âgées.
«On a un peu de tout ici : une Arménienne, des Espagnols, des Portugais…»
— Dada, jardinière dans l'espace partagé de Montagnac, Hérault.
«Ce jardin pour nous, c’est le Club Med, plaisante Patrick. C’est comme un bout