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Chaleur

Canicule : le thermomètre franchit encore les 39°C dans le Sud

Les températures ont amorcé une baisse mercredi 31 juillet après une journée bouillante mardi au cours de laquelle le thermomètre avait atteint 41°C dans le Sud. Des orages et de fortes pluies sont attendus mercredi soir sur le nord-est du pays.
Sur l'esplanade du Champ-de-Mars à Paris, le 29 juillet 2024. (Denis Allard/Libération)
publié le 30 juillet 2024 à 13h56
(mis à jour le 31 juillet 2024 à 18h40)

Après un début d’été maussade, la première vague de chaleur de l’année, relativement courte mais intense, s’est poursuivie ce mercredi 30 juillet. «Cet après-midi, les températures ont amorcé une baisse tout en restant très élevées», précise Météo France, qui a relevé 39,6°C à Trets (Bouches-du-Rhône), 39,1°C à Cadenet (Vaucluse), 38°C à Figari (Corse) ou 37,3°C à Lyon (Rhône). Et ce après une journée de mardi où les 41,1 °C avaient été atteints à Granès, dans l’Aude. Une baisse des températures est prévue jeudi dans la majeure partie du pays. Malgré tout, le Centre-Est attend encore entre 32 et 35°C et le Sud-Est se prépare à de nouveaux pics à 40°C. Sur la façade méditerranéenne, la canicule va persister jusqu’à ce week-end.

L’épisode que nous traversons depuis dimanche est bien une «canicule», au moins sur le sud de la France car il dure plus de trois jours et les températures sont hautes de jour comme de nuit. Ce mercredi, une large moitié Sud, constituée de 41 départements, était classée en vigilance orange canicule (troisième des quatre niveaux d’alerte) tandis qu’une bande plus septentrionale, incluant l’Ile-de-France et la façade Atlantique était en jaune. Des orages, déjà en cours mercredi dans l’après-midi, devaient se poursuivre dans la soirée «sur un grand quart nord-est du pays», prévient Météo France. De forts cumuls de pluie, une importante activité électrique, de la grêle localement et des rafales de vent de l’ordre de 70 à 90 km/h sont à prévoir.

Nuits tropicales

La nuit de mercredi à jeudi promet d’être encore bouillante, avec des minimales «jusqu’à 23°C dans la vallée du Rhône, et 22 à 26°C près de la Méditerranée, y compris Corse», note Météo France. Tout au long de cet épisode caniculaire, de nombreuses villes auront connu des nuits dites «tropicales», c’est-à-dire lorsque les minimales ne descendent pas sous les 20 °C. «La fraîcheur nocturne dure quelques heures seulement et la température remonte très vite dans la matinée, détaille Jérôme Lecou, prévisionniste à Météo France. Les organismes n’ont pas le temps de récupérer.» Sous l’influence du changement climatique, ce phénomène progresse en France et gagne des territoires situés plus au Nord. A l’avenir, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur devrait être la zone la plus souvent touchée selon l’Insee : 79 % de sa population sera exposée à au moins trente jours de nuits tropicales l’été d’ici 2050.

Au pic du soleil, un autre cocktail particulièrement nocif malmène les corps : la combinaison de l’air humide et de la chaleur. Car plus l’atmosphère est chargée d’humidité, plus les organismes peinent à se maintenir à 37 °C. Ainsi mercredi en milieu d’après-midi, la «chaleur ressentie» par les habitants de Tours a dépassé les 45 °C (il faisait 36 °C à l’ombre), un seuil jugé «dangereux» par le site Météo Ciel, qui calcule cet indice appelé «humidex». La veille, le Sud-Ouest était aussi en proie à cette extrême touffeur.

Perturbations dans les transports

Les fortes chaleurs génèrent de multiples perturbations. Un épisode de pollution à l’ozone, gaz qui altère les fonctions respiratoires et cardiovasculaires, a affecté la région parisienne mardi et s’est poursuivi en Auvergne-Rhône-Alpes ce mercredi. La tendance sera à l’amélioration à partir de jeudi.

Cette vague de chaleur est la 48e depuis le début des mesures en 1947. Avec le changement climatique, qui a réchauffé la France de 1,7 °C depuis 1900, de tels épisodes surviennent désormais tous les ans en métropole, contre une fois tous les cinq ans avant 1989. Elles «sont de plus en plus intenses, fréquentes, précoces et longues», souligne Matthieu Sorel, climatologue de Météo-France. Ces dernières années nous ont par exemple habitués à des canicules dès le mois de juin (en 2019 et 2022) et plus tard en septembre (en 2023). En 2024, la première vague de chaleur sévit lors de la période la plus probable, fin juillet.

Mis à jour le mercredi 31 juillet à 18 h 40 avec le dernier bulletin de Météo France.