Selon les dernières données de l’organisme de référence Global Carbon Budget, les émissions annuelles mondiales de CO2 s’élèveront en 2023 à 37 milliards et demi de tonnes en 2023, soit une augmentation de quasiment 50 % depuis 2000. De cette augmentation, les deux tiers, soit plus de 8 milliards de tonnes, sont attribuables à la Chine, contre 4 milliards pour le reste du monde.
Ce surplus d’émissions en Chine s’explique principalement par le recours accru au charbon. Durant cette période, le pays s’est très rapidement développé et a fortement augmenté ses besoins en électricité, principalement générée à partir de la combustion de charbon dans ses centrales. Mais également, dans une moindre mesure, pour produire de l’acier, second usage principal du charbon, mais qui arrive largement derrière la production électrique.
Interview
Cette croissance des émissions n’est pas pour autant inéluctable : la Chine pourrait avoir atteint son pic et les pays occidentaux ont légèrement réduit les leurs sur ces vingt-trois dernières années. L’Union européenne et les Etats-Unis émettent chacun 1 milliard de tonnes de CO2 de moins qu’il y a un quart de siècle. Cette diminution s’explique en partie par la désindustrialisation occidentale, mais surtout par l’abandon progressif des énergies fossiles, et notamment du charbon, pour générer l’électricité. Mais les émissions moyennes d’un Américain (15 tonnes de CO2 par an) restent deux fois supérieures à celles d’un Chinois (7,8 tonnes par an). Et celles d’un Qatari sont cinq fois plus élevées (32,5 tonnes par an). En revanche, depuis 2012, les émissions de CO2 par habitant en Chine ont dépassé celles d’un Français (4,5 tonnes par an). En prenant en compte les exportations et importations, la France avoisine les 6 tonnes de CO2 par habitant en 2022. Mais reste derrière la Chine.
Mise à jour : Le 11 décembre à 7 h 35, correction d’une ambiguïté dans la dernière phrase et ajout de l’estimation des émissions de CO2 par habitant de la France après prise en compte des échanges commerciaux.