Sans transition, l’automne, normalement prévu le 22 septembre, a fait sa rentrée avec un peu d’avance cette semaine. Et ce, un peu partout en France. Au programme : du ciel gris, de la pluie, du vent et des températures particulièrement fraîches. Dans ses prévisions, Meteo-France estime que vendredi 13 septembre sera la journée la plus fraîche avec des températures 5°C en dessous des moyennes de saison, de la neige en montagne et des premières gelées possibles… Soit une météo de Toussaint. La faute à une «masse d’air polaire maritime».

L’expression laisse une impression givrante. Mais, auprès de Libé, Olivier Proust, prévisionniste chez Météo France désamorce : «C’est une expression qu’il ne faut pas prendre littéralement, c’est du jargon de météorologue.» Concrètement, elle désigne une masse d’air «qui vient des latitudes plus au nord, du cercle polaire, et qui a un parcours maritime».

Au fur et à mesure de son voyage, cette masse d’air évolue. «Elle traverse un environnement moins polaire, s’humidifie au-dessus des océans et se radoucit», poursuit le spécialiste. Tant et si bien qu’aux yeux d’un météorologue, l’expression renvoie surtout à une masse d’air fraîche «en basse couche», humide et favorisant les averses.

La conséquence pour les Français ? Une météo bien maussade. «A peu près toute la semaine, on va observer une succession de passages pluvieux suivis d’averses, accompagnées systématiquement d’un vent modéré assez fort de nord-ouest».

Ce jeudi, les températures ont déjà plongé. 6°C ce matin à Strasbourg et Clermont-Ferrand, 7°C à Lille, 10°C à Bordeaux... Il fera en outre à peine plus de 20 °C au cours de la journée en Méditerranée, où «une séquence assez durable de vents (mistral, tramontane)» est prévue, précise Olivier Proust.

«La fraîcheur matinale attendue est assez rare en cette saison», observe le prévisionniste. Avant d’ajouter : «Au lever du jour, on va avoir des températures autour de 8 °C. Si on observe la climatologie récente, ça n’arrive pas souvent avant un 15 septembre». Les deux précédents ? Une fois «récemment», en 2019. Et une autre… en 2001.

Pour autant, l’expert se montre plus optimiste pour la fin du week-end où, d’après lui, «les vents d’ouest reprendront la main et ramèneront des températures plus clémentes».

Autre fait remarquable de cette séquence frileuse : «On attend de la neige à 1 500 mètres dans les Alpes et 1 800 mètres dans les Pyrénées», souligne Olivier Proust. Les crêtes du Jura et des Vosges pourraient quant à elles connaître leur premier «saupoudrage». Ce qui est «assez précoce», souffle l’expert. Dernier épisode similaire : septembre 2020, où la neige était tombée en abondance au-dessus de 2 000 mètres sur les Pyrénées et les Alpes, rappelle Météo France sur son site.

Prudemment, l’agence de météorologie précise que la chute des températures en cette saison «n’est pas incompatible avec le contexte de changement climatique». D’après elle, il est tout à fait normal d’observer une «variabilité» de notre climat d’une année à l’autre. Et, ainsi, de vivre des périodes plus fraîches à tout moment de l’année. Toutefois, conclut-elle, «ces événements deviennent plus rares et moins intenses qu’auparavant».

Mise à jour le jeudi 12 septembre : nouvelles températures.