Victimes de leur succès. Les falaises d’Etretat attirent près d’1,5 million de touristes chaque année. Une popularité que le site paye au prix fort puisque la municipalité a pris, le 28 avril dernier, un arrêté interdisant l’accès à certains sites très prisés des promeneurs, sentiers de falaises ou plages menacées d’éboulement. Parmi les sites, le fameux tunnel du «Trou à l’homme» qui traverse la falaise, dans lequel des imprudents se retrouvent régulièrement piégés lorsque la marée remonte. Comme ce jeudi 1er mai lorsque deux adultes et un enfant ont été secourus après s’être fait surprendre par les eaux.
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En menaçant les contrevenants de 135 euros d’amende, plus le remboursement des frais engagés pour les secours, la mairie espère préserver le tracé des côtes mais aussi la sécurité des personnes.
Chaque année, plusieurs chutes mortelles sont à déplorer sur les lieux dont la beauté a inspiré de nombreux peintres. Une mesure dissuasive dont les petits effectifs de la commune paient déjà le prix depuis le nouvel arrêté et la surveillance accrue qu’il requiert. La mairie fait ainsi davantage patrouiller sa police le long de la côte, aux côtés des gendarmes et des deux gardes champêtres récemment engagés par la ville avec d’autres communes.
Un arrêté avant tout pédagogique
Pour modérer ces comportements gênants, voire dangereux, les municipalités d’Etretat, de La Poterie Cap d’Antifer, du Tilleul, de Bordeaux-Saint-Clair, de Bénouville et des Loges se sont en effet associées pour créer une brigade intercommunale de gardes champêtres.
Mais le véritable surcoût pèse en premier lieu sur les secours : «une intervention de pompiers, ça doit avoisiner les 900 à 1 000 euros, et une intervention en hélicoptère, on est sur du 2 500 à 3 000 euros de l’heure», selon Bernard Le Damany, premier adjoint au maire de la ville. Au point que les sauveteurs envisagent de relever les frais facturés aux contrevenants pour les opérations de sauvetage, a indiqué le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Seine-Maritime.
Si l‘arrêté communal a vocation à être maintenu, indique la municipalité, qui dit toutefois vouloir miser sur la «pédagogie» pour préserver le site. «Réprimer c’est bien, mais le plus important c’est que les gens prennent conscience des risques», raisonne l’élu normand.