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Décryptage

L’agriculture mondiale à la botte des engrais russes

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Au-delà de la dimension énergétique, le gaz est essentiel pour la sécurité alimentaire mondiale. Celle-ci dépend encore des fertilisants de synthèse, produits en grande partie en Russie ou fabriqués à base de gaz, importé lui aussi de ce pays.
Au Brésil, le prix de la tonne d’engrais importée a bondi de 129% par rapport à l’année précédente. Près de Brasilia, en février. (Adriano Machado/Reuters)
publié le 25 mars 2022 à 16h49

Il n’y a pas que la facture de chauffage qui risque de s’envoler à cause de la guerre en Ukraine. Celle des produits agricoles pourrait suivre la même courbe ascendante. En cause : le manque de fertilisants de synthèse nécessaires à la production d’engrais, et qui sont fabriqués à partir de gaz, dont les cours ne cessent de flamber. Si les engrais azotés sont ultra-nocifs pour l’environnement et la santé, la sécurité alimentaire de nombreux pays dépend aujourd’hui encore de ces produits chimiques. Un enjeu majeur pour l’Union européenne, qui importe de Russie à la fois gaz et engrais. Peu après le déclenchement de son invasion en Ukraine, le gouvernement russe a recommandé à ses producteurs de suspendre les exportations de ces fertilisants.

Les engrais, quèsaco ?

Dans les exploitations du monde entier, les engrais sont indispensables pour apporter des nutriments aux plantes et favoriser leur développement. Ils peuvent être d’origine organique (purin d’orties, lisier, déchets végétaux…) ou d’origine minérale et donc fabriqués à partir de l’azote (N), de l’air, ou de