Des animaux couverts de boue et de sang, des dizaines de cadavres au sol, ou encore des canetons à l’agonie. A travers une nouvelle vidéo choc mise en ligne ce mercredi 17 juillet, l’association de défense des animaux L214 s’indigne contre «les conditions d’élevage désastreuses» d’une exploitation de plus de 5 000 canards de chair à croissance rapide situé à Châtillon-sur-Colmont (Mayenne). L’organisation, à l’origine de nombreux signalements ces dernières années, a ainsi annoncé avoir porté plainte contre l’élevage pour «mauvais traitements». Une plainte a également été déposée contre les entreprises liées à cet élevage, à savoir l’abattoir local et le groupe LDC, leader de la volaille en France, pour «tromperie du consommateur».
Ces images, tournées en juin par une ex-employée de cet élevage, montrent les «souffrances graves et évitables auxquelles sont exposés au quotidien les canards», détaille la plainte déposée mardi par l’avocate de L214 auprès du parquet de Laval. On y voit des animaux qui «n’ont pas accès à l’extérieur» vivant «sur une litière jamais changée saturée d’urine et de fientes», certains «peinent à respirer et d’autres sont à l’agonie», «les cadavres sont brûlés et jetés dans le champ voisin, en toute illégalité» au lieu de faire appel à un équarrisseur, énumère L214. Outre les «maltraitances», la plainte porte également sur des chefs d’«abandon».
Enquête
«Les canards sont vendus en plein air alors qu’ils restent enfermés dans les bâtiments»
Les canards seraient «enfermés dans un bâtiment délabré, sur un sol paillé souillé qui reste le même pendant 50 jours, un grand nombre de canards de cet élevage sont déplumés, halètent, agonisent, et meurent», d’après les observations de l’association. L’ex-salariée de l’élevage à l’origine du signalement rapporte également que «ces canards sont censés être élevés en plein air». Pourtant, «les trappes qu’il y a sur le côté [des bâtiments], je ne les ai jamais vues ouvertes, s’insurge-t-elle. Avant d’ajouter : On se moque un peu de tout le monde parce qu’ils ne sortaient jamais. L’exploitant, la préfecture et le parquet n’ont pas répondu pour le moment aux sollicitations de la presse.
L’association, qui milite à terme pour l’arrêt de l’élevage, demande au leader français de la volaille LDC (Le Gaulois, Maître Coq, Loué), qui transforme et commercialise les canards provenant de cet élevage depuis deux ans, de rompre ses liens commerciaux avec l’exploitation. «A ce stade, nous n’avons pas eu accès aux images, nous ne pouvons donc pas réagir concernant son contenu», a rétorqué le groupe LDC, précisant néanmoins avoir «détecté ces dernières semaines une problématique d’irrégularité des poids des canards» les ayant amenés «à demander au groupement de producteurs de mettre en place un plan d’action.»