Le cadran de la cuisine affiche bientôt 19 heures. Alexia Moulard, gérante d’un gîte de randonneurs à Durban-Corbières (Aude), prend la direction de l’évier de sa cuisine. Elle ouvre le robinet. Ses yeux s’écarquillent presque à la vue de l’eau qui en jaillit. «Ça ne va pas tarder à se couper, j’en profite tant qu’il y en a», explique-t-elle, sous les yeux interrogateurs de ses convives. A 19 h 40, le jet n’est plus qu’un filet, signe selon elle que l’on «commence à vider les canalisations». La vaisselle se fera dans des bacs remplis à l’avance. Jusqu’au lendemain matin, pas une goutte ne sortira. Et le même rituel se répète depuis maintenant trois mois, jour pour jour.
Le 15 juillet dernier, les robinets de ce village proche de Narbonne, niché dans le massif des Corbières, s’étaient coupés à 14 heures, pour ne rouvrir qu’à 8 heures du matin. Plus tard dans l’été, les horaires se sont allégés. Au 10 octobre, les vannes de tout le réseau d’eau de la ville se ferment de 17 heures à 6 heures, avec des variations d’horaires selon l’emplacement des maisons. En haut de la colline, l’or bleu ne revient parfois qu’à 10 heures.
Bassines, bouteilles et bidons d’eau
Le