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Enquête

Le domaine du milliardaire Iskandar Safa sur la Côte d’Azur a-t-il aggravé la crue meurtrière de 2015 ?

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Les travaux d’enrochement réalisés sur un cours d’eau traversant le domaine de Barbossi, la plus grande propriété privée de Mandelieu-la-Napoule, ont été écartés de l’enquête sur la catastrophe menée par la gendarmerie nationale de Marseille.
Le domaine de Barbossi à Mandelieu, terrain détenu par Iskandar Safa. (Eléonora Strano/Hans Lucas pour Libération)
publié le 2 octobre 2023 à 7h04

Huit morts il y a huit ans. Le déluge meurtrier du 3 octobre 2015 n’aurait pas pu être empêché, mais ses ravages ont-ils été aggravés par l’urbanisme local ? Pour tenter de répondre à cette question, l’enquête judiciaire menée par la section de recherche de la gendarmerie nationale de Marseille s’est penchée sur le domaine de Barbossi : 1 300 hectares de collines traversés par le Riou de l’Argentière, le fleuve dont la crue tricentennale a inondé, en contrebas, les garages et rez-de-chaussée des résidences privées où les victimes ont péri.

Le terrain est détenu par Iskandar Safa, milliardaire franco-libanais ayant fait fortune dans la vente d’armes et la construction navale. Détenteur d’un gros portefeuille foncier dans le sud de la France, il s’est offert en 2001 la plus grande propriété privée de la Côte d’Azur : elle représente 40 % de la superficie communale de Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes). Le domaine consiste aujourd’hui en un parcours de golf constellé d’œuvres d’art, un haras, un vignoble, un hôtel, un spa et un restaurant. Dans leur rapport de synthèse rendu le 23 juillet 2018, les enquêteurs notent que «des travaux d’enrochement ont été réalisés [des blocs de roches déposés le long des berges sur environ 1 560 mètres, ndlr] qui auraient pu détourner le cours du Riou et le faire sortir de son lit le 3 octobre».

Mais l’hypothèse selon laquelle ces ouvrages auraient eu un impact sur les inondations a finalement été écartée au vu des conclus