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Libération
Glaucus atlanticus

Le «dragon bleu des mers», un mollusque fascinant qui irrite les plages espagnoles cet été

Plusieurs kilomètres de côtes espagnoles ont récemment dû interdire la baignade après une «apparition massive» de cette petite limace marine, qui remonte depuis les chaudes mers du sud avec le réchauffement climatique.
Le «glaucus atlanticus», aussi appelé «dragon bleu des mers», mesure environ la taille d'une pièce de dix centimes. (S.Rohrlach/Getty Images)
publié le 23 août 2025 à 15h00

Sa beauté est aussi saisissante que son venin est dangereux. Depuis plusieurs jours, un étrange animal tracasse les côtes espagnoles, au point d’amener certaines communes à interdire la baignade. Son nom : le «dragon bleu des mers».

A peine plus grand qu’une pièce de dix centimes, ce mollusque marin a fait une «apparition massive» au large de la station balnéaire de Guardamar del Segura, dans la province d’Alicante, dans le sud-est du pays. Sur Facebook, les autorités locales ont hissé le drapeau rouge mercredi sur les 11 kilomètres de plage méditerranéenne de la commune avant de finalement lever l’interdiction ce samedi 23 août.

Moins de 200 km au nord, des villes de la province de Valence ont aussi signalé sa présence au cours de l’été, rapporte le quotidien espagnol El Debate. Mais des dragons bleu des mers ont aussi été signalés aussi loin que dans l’archipel des Canaries, au large de la côte nord-ouest de l’Afrique.

Cette vigilance s’explique par la dangerosité de la créature. Le «glaucus atlanticus», aussi appelé «hirondelle de mer», se nourrit essentiellement de méduses venimeuses. Caractéristique étonnante : il conserve leur venin pour l’utiliser à son tour comme une arme.

De quoi rendre ses piqûres particulièrement éprouvantes pour l’homme. Fortes douleurs, nausées, vomissements voire chocs anaphylactiques font partie des risques évoqués par les autorités espagnoles.

Bientôt en France ?

Quand bien même ses allures de bestiole féerique et ses jolies teintes bleues métalliques donnent envie de le titiller, tout contact avec l’animal est donc fortement déconseillé. «Même avec des gants», précise la police de Guardamar del Segura. «En cas de piqûre : lavez-vous à l’eau salée, appliquez des linges froids et rendez-vous au poste de secours ou au centre de santé», ajoute-t-elle.

Le mollusque pourrait-il bientôt débarquer sur les plages françaises ? Jusqu’à présent, cette limace marine - plutôt adepte des mers tropicales bordant l’Australie, l’Afrique du Sud ou les Caraïbes - a rarement été observée en Méditerranée. Ces dernières années, il lui est toutefois arrivé à plusieurs reprises de franchir le détroit de Gibraltar. Et même d’être récemment repérée à Majorque, aux Baléares, pour la première fois depuis 300 ans.

Ouest-France évoque plusieurs raisons à ce phénomène de remontée du «glaucus atlanticus», qui pourrait, selon le journal, très bien concerner la France à l’avenir. Réchauffement climatique et modification des courants océaniques sont ainsi pointés. Au même titre que la grande capacité de déplacement du mollusque. Ce dernier vit à la surface de l’eau où il flotte à l’aide d’une bulle de gaz situé dans son estomac. De cette façon, il peut parcourir des milliers de kilomètres dans n’importe quelle direction. Celle de l’Hexagone comprise.