La mer du Nord semble vraiment en passe de devenir la «centrale électrique verte» de l’Europe. L’entreprise danoise Orsted a annoncé ce mercredi 20 décembre qu’elle allait construire une nouvelle ferme éolienne en mer, baptisée Hornsea 3, aux abords de l’archipel britannique. Il s’agira alors du plus grand parc éolien offshore du monde. «Orsted a pris la décision d’investissement finale pour Hornsea 3, qui aura une capacité de 2,9 gigawatts (GW) et devrait être achevé vers la fin de l’année 2027», a annoncé le groupe spécialiste des énergies renouvelables dans un communiqué.
Situé à 160 km au large de la côte du Yorkshire, à l’est de l’Angleterre, ce parc éolien devrait pouvoir fournir de l’électricité à plus de 3,3 millions de foyers.
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Orsted exploite actuellement 12 parcs éoliens en mer au Royaume-Uni. Une fois les nouvelles turbines en marche, «le site d’Orsted à Hornsea - comprenant les parcs éoliens offshore Hornsea 1, 2 et 3 - aura une capacité combinée de plus de 5 GW», soit près de 5 fois la puissance fournie par un réacteur nucléaire standard. Selon le groupe danois, cette caractéristique «en fera le plus grand site éolien offshore mis en service au monde».
En outre, le champion de l’éolien offshore a pu bénéficier de prix compétitifs dans le cadre de ce projet, la majorité des contrats liés aux investissements de Hornsea 3 ayant été signés avant les récentes augmentations de tarifs dues à l’inflation.
Un secteur fragilisé
Mais au début du mois de novembre, Orsted avait dû renoncer à un autre immense projet de ferme éolienne en mer aux Etats-Unis, au large d’Atlantic City dans le New Jersey. Le secteur est en difficulté et n’a plus le vent en poupe, en dépit des ambitions des Européens pour verdir leurs sources d’énergie. Au moment où l’éolien doit investir massivement pour répondre à la demande attendue, il est en effet rattrapé par la flambée des taux d’intérêt et des coûts des matériaux. L’action de l’entreprise s’est alors contractée de 55 % sur un an, chiffre cet article des Echos.
Sur Hornsea 3, les turbines plus grandes et les synergies avec Hornsea 1 et 2 devraient «se traduire par des coûts d’exploitation inférieurs à ceux observés jusqu’à présent», met en exergue la société danoise, d’abord exclusivement productrice d’énergie fossile. Orsted envisage aussi de construire sur cette zone la ferme éolienne offshore Hornsea 4, qui pourrait à elle seule produire 2,6 gigawatts. Avec ces nouvelles infrastructures, le Royaume-Uni confirme son pari de miser sur l’éolien pour assurer son approvisionnement énergétique.