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Eolien

Le vent ne suffit pas à faire tourner le Danemark

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Si plus de la moitié de sa production d’électricité provient de l’éolien, le réseau danois repose toujours sur des importations issues du nucléaire et du fossile.
Le pont Grand Belt, au Danemark, entre les îles de Seeland et de Fionie. (euroluftbild. Luftfoto Danmar. Andia)
publié le 4 mai 2021 à 5h06

Comme les pistes cyclables, l’énergie éolienne est une fierté danoise. Avec 826 pièces, les petits Danois peuvent même construire une éolienne Vestas en Lego − qui tournera avec une pile. Dès les années 70, après l’abandon des recherches sur le nucléaire, le Danemark a misé sur les vents qui balaient la péninsule et les îles pour produire son électricité. Sans relief, volcans ni vastes forêts, impossible de construire des barrages hydroélectriques comme la Norvège, de développer la géothermie comme l’Islande ou de brûler ses arbres comme la Finlande. Cinquante ans plus tard, le pays de 5,8 millions d’habitants a massivement délaissé le charbon et est devenu le champion mondial par habitant de l’éolien, secteur porté par des acteurs industriels comme Vestas et Orsted et par une puissante politique de subventions.

La résistance locale nimby (de l’expression not in my backyard, «pas dans mon jardin») a beaucoup diminué avec le récent développement spectaculaire de grands parcs offshore situés derrière la ligne d’horizon. Grâce à la faible profondeur de la mer du Nord et de la Baltique, à la chute continue des coûts et à l’augmentation du rendement des turbines, des monstres de 250 mètres (plus hauts que la tour Montparnasse) font désormais tourner leurs pales jusqu’à quatre mille heures par an au lieu de deux mille à trois mille heures sur la terre ferme. Les fonds de pension y investissent des milliards d’euros, tablant sur un rendement financier de 6% à 10%.

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Aujou