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Interview

Le «Zéro artificialisation nette» détricoté au Sénat : «Il y a un mouvement profond de contestation de la transition écologique»

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La biodiversitédossier
Alors que les sénateurs examinent une loi amoindrissant le principe du ZAN, qui entend limiter l’étalement urbain pour préserver la biodiversité, le politologue Pierre Chassé, chercheur à l’université Aix-Marseille, avertit que l’effet pourrait être contreproductif.
«Le détricotage progressif [du ZAN] a commencé à partir de 2022», rappelle le politologue Pierre Chassé. (Nicolas Guyonnet/Hans Lucas.AFP)
publié le 13 mars 2025 à 14h51

La liste des reculs environnementaux s’étoffe encore. Depuis mercredi 12 mars, le Sénat examine une proposition de loi (PPL) qui vise à détricoter certains pans de la loi zéro artificialisation nette (ZAN), après de premiers assouplissements déjà votés en 2023. Alors que 20 000 hectares supplémentaires sont artificialisés chaque année en France, ce dispositif né en 2021 entend stopper l’étalement urbain pour préserver la biodiversité.

La droite et le centre, majoritaires à la chambre haute, proposent de le remplacer par un mécanisme plus souple, baptisé Trace – car l’acronyme ZAN est à leurs yeux devenu un «repoussoir» – pour «Trajectoire de réduction de l’artificialisation concertée avec les élus locaux». Porté par les sénateurs LR Jean-Baptiste Blanc et centriste Guislain Cambier, il prévoit notamment de donner davantage la main aux communes. Alors que tous les territoires devaient atteindre un objectif de 50% d’artificialisation en moins d’ici 2031 dans la loi ZAN, le Sénat s’est prononcé ce jeudi pour repousser la date de trois ans et permettre aux collectivités de viser des réductions moins importantes que prévu. A l’ou