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Activisme

L’écologiste Thomas Brail débusqué du haut de son platane par la police au petit matin

L’activiste a été délogé ce dimanche 24 septembre de l’arbre face au ministère de la Transition écologique, à Paris, en haut duquel il menait depuis près d’un mois une grève de la faim pour protester contre le chantier de l’A69, devant relier Toulouse à Castres.
Thomas Brail à Paris, le 20 septembre 2023. (Camille McOuat/Libération)
publié le 24 septembre 2023 à 12h31
(mis à jour le 24 septembre 2023 à 16h00)

La porte défoncée à 6 heures du mat’, on connaît. Etant donné que Thomas Brail créchait au 246 boulevard Saint-Germain à Paris, devant le ministère de la Transition écologique, mais en haut d’un platane, la police a dû grimper haut ce dimanche 24 septembre au matin pour déloger l’activiste. Depuis près d’un mois, c’est là que Thomas Brail menait sa grève de la faim, en opposition au chantier de l’A69 censée relier Toulouse à Castres, dont le tracé menace d’abattage des centaines d’arbres.

L’activiste, connu pour ses actions de défense des arbres, espère ainsi mettre un terme aux travaux de cette future A69 controversée et sauver la biodiversité menacée par le tracé. D’ici à 2025, l’ancienne route nationale doit être doublé par cette nouvelle autoroute afin de relier plus rapidement la sous-préfecture du Tarn à Toulouse.

Un médiateur est monté pour discuter avec lui et vérifier les conditions de sécurité, avant qu’il ne soit évacué vers un hôpital parisien, selon France 3. Un autre «écureuil», ces militants qui grimpent aux arbres pour manifester leur contestation, a été placé en garde à vue selon l’activiste écolo Hugo Clément.

Intervention des pompiers et des policiers

«La situation de grève de la faim prolongée ainsi que l’annonce d’une grève de la soif imminente faisaient peser un danger majeur pour la santé et la vie même de Thomas Brail, a justifié le ministère dans un communiqué. Dans ce cadre, les équipes des Pompiers de Paris et de la préfecture de police sont intervenues et ont assuré sa prise en charge médicale. Cette intervention de protection n’empêchera pas un dialogue de se poursuivre, dans le respect des décisions et principes démocratiques fondamentaux et de l’Etat de droit.»

Ces derniers jours, les activistes et politiques ont défilé auprès du militant. Sur Twitter (renommé X), la députée EE-LV Sandrine Rousseau lui a apporté son «soutien» ce dimanche. Thomas Brail avait été reçu par le ministre Clément Beaune mardi dernier mais après «quasiment une heure d’échange», «chacun a campé sur ses positions».

«Je n’ai pas peur de la mort. Si je dois mourir, je mourrai, affirmait dans un récent portrait de Libération celui qui avait déjà mené une grève de la faim contre la construction de l’autoroute honnie il y a quelques semaines du haut d’un platane à Toulouse. «Je ne cherche pas à vivre longtemps, je veux juste que, quand je partirai de cette planète, mon gamin se dise : “Papa, il a fait bouger les lignes.”»

Mis à jour : à 16 heures, avec la réaction du ministère.