L’addition est salée et montre l’ampleur des dégâts. Les catastrophes naturelles, exacerbées par le réchauffement climatique d’origine humaine, ont entraîné des pertes économiques de 135 milliards de dollars (116 milliards d’euros) dans le monde au premier semestre 2025, selon une première estimation de Swiss Re publiée ce mercredi 6 août. Les pertes sur six mois dépassent de 36 % la moyenne sur dix ans. A titre de comparaison, sur la même période en 2024, les pertes s’établissaient à 123 milliards de dollars, a rappelé le groupe suisse, qui fait office d’assureur pour les assureurs.
A eux seuls, les incendies de Los Angeles ont représenté 40 milliards de dollars de pertes couvertes. Le géant suisse de la réassurance évoque des pertes d’une «sévérité exceptionnelle», les feux étant survenus dans une partie densément peuplée des Etats-Unis avec une concentration d’actifs de grande valeur.
Dérèglement
Swiss Re souligne aussi que les factures des assureurs pour les incendies ont fortement augmenté au cours des dix dernières années. Avant 2015, les feux ne représentaient qu’environ 1 % des pertes assurées. Mais entre «la hausse des températures, les périodes de sécheresse plus fréquentes et les changements dans les régimes pluviométriques», combinés à l’expansion urbaine, ils représentent désormais 7 % des pertes assurées.
Par ailleurs, les orages sévères aux Etats-Unis ont rajouté 31 milliards de dollars à la facture. Ce montant n’est pas aussi élevé qu’en 2023 et 2024, et inférieur à la tendance qui se situe aux environs de 35 milliards de dollars, précise Swiss Re. Mais ces phénomènes météorologiques, qui s’accompagnent de grêles et tornades, sont une source grandissante de pertes pour les compagnies d’assurance.
Tremblement de terre et accidents industriels
Le premier semestre a aussi été marqué par un tremblement de terre en mars en Birmanie, ressenti jusqu’en Thaïlande, en Inde et en Chine. Rien qu’en Thaïlande, les pertes assurées ont atteint 1,5 milliard de dollars.
En tenant compte de ce que Swiss Re appelle les sinistres engendrés par l’humain, comme les accidents industriels, les pertes sont montées à 87 milliards de dollars au premier semestre 2025, contre 69 milliards de dollars au premier semestre 2024.
Le second semestre est habituellement plus coûteux pour les assureurs en raison des dégâts durant la saison des ouragans dans l’Atlantique Nord. Mais si les frais continuent de grimper au même rythme qu’au premier semestre, le montant des dommages pris en charge par les assureurs pourrait dépasser ses projections, qui se situent pour l’instant à 150 milliards de dollars.