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Reportage

«Les chamois, on devrait les protéger, non pas les massacrer» : dans le Doubs, des centaines d’animaux menacés

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Alors que la saison de chasse est ouverte depuis le 14 septembre, un arrêté préfectoral autorise le «prélèvement» de plus de 400 chamois dans le département. Un «massacre» selon les écologistes, mais une régulation nécessaire selon les chasseurs et les forestiers.

Un groupe de chamois au pied du château de Joux, à la Cluse-et-Mijoux (Doubs), le 15 septembre 2025. (Raphaël Helle/ Signatures. Libération)
Publié le 20/09/2025 à 14h07

Il suffit d’un caillou qui se détache du pan de la falaise pour éveiller ses soupçons. Deux cornes noires s’avancent sur la corniche, puis une tête au pelage noir et blanc apparaît. On croise son regard. Repérés. En une fraction de seconde, le chamois détale. Ses sabots résonnent sur les rochers. Un cri d’alarme, comme un sifflement aigu, puis plus rien. L’animal disparaît dans la forêt silencieuse et escarpée de Charquemont, commune du Doubs, située à quelques kilomètres de la frontière suisse.

Depuis le 14 septembre, jour de l’ouverture de la chasse dans la région, jusqu’au 28 février 2026, le capriné «traqué, a tout intérêt à décamper au moindre danger», lance depuis le haut de la falaise Jean Chapuis, représentant de l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) dans le Doubs. Car dans le cadre du plan de chasse du département, 451 chamois au maximum pourront être «prélevés» – comprendre tués – sur l’ensemble du Doubs.

Ce nombre publié par la fédération de chasse départementale, détaillé zone par zone, émane d’un arrêté préfectoral publié en août, autorisant le prélèvement de 377 chamois, au minimum, à 451 chamois au maximum sur le département. Son but notamment, au-delà de la chasse : «Concilie