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Libération
Reportage

Dans le Mercantour, un refuge ravitaillé à dos de bourricot plutôt qu’en hélico

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Pour limiter le réapprovisionnement par hélicoptère, source de bruit et d’émissions de CO2 nocifs pour la faune et la flore, le refuge de la vallée de la Tinée, dans les Alpes-Maritimes, a recours au portage muletier. «Libé» a marché dans les pas de deux chevaux et d’une ânesse.
Pendant l'ascension jusqu'au refuge de Vens (Alpes-Maritimes). (Eleonora Strano/Hans Lucas pour Libération)
par Mathilde Frénois, envoyée spéciale dans le Mercantour
publié le 17 août 2025 à 13h15

Le pas est agile. Le sabot se faufile entre les pierres avec souplesse, le postérieur force à faire apparaître les fibres des muscles, le fer frappe le sentier. Sans fléchir. C’est avec cette dextérité que les deux chevaux et l’ânesse montent vers le refuge des lacs de Vens, au cœur du parc national du Mercantour (Alpes-Maritimes). Ils tiennent l’allure. La seule chose qui ballotte, c’est leur chargement. Les sacoches suivent la cambrure de la monture et la courbure de la montagne. Les équidés sont chargés en produits frais. Sur leur dos, 200 kilos à livrer 900 mètres plus haut. Si ce refuge de la vallée de la Tinée a recours au portage muletier, c’est pour limiter le ravitaillement en hélicoptère, source de bruit en ces lieux protégés et isolés, et restreindre le dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre.

Parmi le ravitaillement, 360 œufs doivent arriver entiers. Sur le parking du gué de Vens, à 1 500 mètres d’altitude, ils sont empaquetés dans des cartons, enroulés dans du scotch de déménagement. «On a moins de casse qu’en hélico», s