Ce bout de forêt de Wassy, en Haute-Marne, Hubert Voisot le connaît par cœur. Alors qu’il était «haut comme trois pommes», il arpentait déjà cette parcelle avec son père pour dénicher des coins à champignons. Il adorait slalomer entre ses chênes majestueux de plus de 30 mètres de haut. Il a même fini par acheter ces 0,7 hectare, soit l’équivalent d’un terrain de football, il y a un peu plus de vingt ans. Quinze autres hectares aux alentours suivront aussi. «Les économies d’une vie» pour cet ancien ouvrier presque septuagénaire. «C’est un peu comme si on achetait une maison qu’on pourra léguer plus tard, observe-t-il. Je voulais la transmettre à mes neveux. Ou sinon, je pensais à vendre pour me payer ma maison de retraite.»
Mais cette maison est aujourd’hui «saccagée», amputée «de ses plus beaux bijoux». «C’est un carnage, ils m’ont dépouillé», décrit Hubert Voisot, les larmes en embuscade. La vingtaine de chênes octogénaires de cette parcelle a laissé place à des souches encore recouvertes de sciure de bois. Ici, l’un a été tronçonné, mais «les pilleurs» semblent l’avoir oublié. Là, des arbres à moitié coupés tiennent encore. Ils ont été décapités par la coupe non supervisée de leurs congénères. Plus loin, des pans entiers d’écorce ont été arrachés par le passage d’une débusqueuse, un véhicule encombrant utilisé pour transporter les arbres coupés.
Le vol s’est déroulé en quarante-huit heures seulement, début juillet 2024. Depuis