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Inégalités

Louisiane: à Cancer Alley, «on nous vend au plus offrant»

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Sur les rives du Mississippi, plus d’une centaine de sites industriels polluent l’air, l’eau et la terre des riverains, majoritairement afro-américains. Ces descendants d’esclaves se battent pour préserver l’histoire de leurs ancêtres et le futur de leurs enfants.
Robert Taylor se recueille sur la tombe de son père et de son grand-père, dans le cimetière Zion Travelers, où toute sa famille est enterrée, au cœur de la raffinerie Marathon. A Reserve, aux Etats-Unis, le 31 octobre 2018. (Brian Tarnowski/Libération)
publié le 9 août 2022 à 16h09

«A leurs yeux, notre communauté n’existe pas. Nous sommes là pour leur rappeler que si, nous existons.» Scandale environnemental et social d’une ampleur phénoménale, la «Cancer Alley», («Allée du cancer») où se situent plus d’une centaine de sites d’industrie lourde en Louisiane, aux États-Unis, empoisonne ses habitants, majoritairement afro-américains et descendants d’esclaves. Quatre associations, Inclusive Louisiana, Concerned Citizens of St. John, The Descendants Project et The Center for Constitutional Rigths ont fait le déplacement depuis les rives du Mississippi jusqu’à Genève, pour présenter leur rapport aux Nations unies. Alors que le plan climat de l’administration Biden franchissait l’obstacle du Sénat américain, Libération a rencontré leur délégation lors de son escale à Paris, avant sa visite à l’Unesco. Leur objectif ? Défendre leurs terres et l’histoire de leurs ancêtres devant la communauté internationale.

Depuis les années 50, les anciennes plantations esclavagistes entre Bâton Rouge et la Nouvelle-Orléans se vendent aux industriels les plus polluants du pays. La proximité avec des réserves massives de gaz nat