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Interview

Malgré l’urgence climatique, «la France a investi deux fois plus dans les routes que dans le rail» en trente ans

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A l'heure de la transition écologiquedossier
La longueur du réseau autoroutier a progressé de 60 % entre 1995 et 2020 dans 30 pays européens, s’alarme Greenpeace dans une étude. L’Hexagone ne fait pas exception, malgré «un léger infléchissement» ces dernières années.
Une voie ferrée et l'autoroute A54 près de Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhône), en mars 2019. (Boris Horvat/AFP)
publié le 20 septembre 2023 à 16h47

La route au préjudice du rail. Ces trois dernières décennies, les gouvernements européens ont, malgré les alertes sur le changement climatique, «systématiquement» priorisé leur réseau routier au détriment du ferroviaire. Selon une étude commandée par Greenpeace à la fondation de recherche allemande The Wuppertal Institute et au centre de réflexion T3 Transportation, la longueur des autoroutes en Europe a augmenté de 60 % entre 1995 et 2020, tandis que celle des chemins de fer a diminué de 6,5 %. Trente Etats européens (de l’Union européenne ainsi que la Norvège, la Suisse et le Royaume-Uni) ont dépensé en moyenne 66 % de plus dans les infrastructures pour véhicules motorisés que dans celles pour les trains. Entre 2018 et 2021, ces pays ont tenté de rééquilibrer la balance, mais en vain, puisque l’écart était encore de 34 %. Bref, en presque trente ans, les priorités ne se sont pas transfigurées.

«Le système ferroviaire européen, comprenant les lignes de chemin de fer, les gares et les arrêts, a été systématiquement sous-financé et a diminué, alors que les infrastructures de combustibles fossiles, telles que les autoroutes […] ont été dévelop