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Intempéries

Mayotte : les pluies de mousson de Kashkasi arrivent dans le sillage de la tempête Dikeledi

Cyclone Chidodossier
Au lendemain des inondations causées par le cyclone, de nouvelles pluies sont attendues ce lundi 13 janvier. Le phénomène, classique pour la saison, risque de fragiliser encore plus l’archipel de l’océan Indien, dévasté par le cyclone Chido début décembre.
Des inondations dans le sud de Mayotte dimanche 12 janvier 2025. (@Ab_Lmy X. REUTERS)
publié le 13 janvier 2025 à 10h49

Après les vents puis les pluies, la mousson. Au lendemain du passage de la tempête Dikeledi, qui a causé d’importantes inondations à Mayotte - sans faire de victime pour l’instant -, un autre phénomène météorologique va s’abattre sur le département de l’océan Indien ce lundi 13 janvier. Il s’agit du Kashkasi, une dépression qui arrive avec la saison des pluies et qui risque de fragiliser un peu plus le territoire, déjà brisé par le passage dévastateur du cyclone Chido début décembre.

Dikeledi «va attirer à nous le flux de Kashkasi», un phénomène de mousson habituel en cette saison à Mayotte, a expliqué Floriane Ben Hassen, la responsable du centre météorologique mahorais de Météo-France, interrogée par Mayotte-La 1re. Ce vent de mousson chaud et humide va être accompagné de fortes averses un peu partout sur l’île mais plus spécifiquement au nord-ouest. Dimanche, c’est plutôt le Sud qui a été touché par les pluies de Dikeledi, avec des villages «totalement inondés», selon les pompiers.

Dimanche la représentante de Météo-France à Mayotte anticipait «un temps de saison mais qui à l’heure actuelle peut être très pénalisant pour notre département au vu de sa vulnérabilité. On s’attend à des averses qui vont traverser le territoire, 20 à 30 mm, peut-être plus, soutenu par des vents, notamment dans le secteur nord-ouest avec des rafales à 80 km/h».

Si la météo devrait ensuite s’améliorer, ces précipitations causent de forts risques de glissement de terrain et de coulées de boue. C’est pourquoi le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, a prolongé l’alerte rouge dans le département, face à «un événement de Kashkasi, un événement de mousson avec des pluies très importantes, sur un territoire qui est très fragilisé, la nature a été scarifiée», a-t-il expliqué dimanche. «Je pense que tous nos compatriotes sont épuisés de ce mois qui vient de s’écouler, on a aussi des infrastructures très touchées, les habitations comme les infrastructures publiques», a poursuivi le préfet.

L’équivalent des 2/3 d’un mois de pluie

Dimanche, la tempête tropicale Dikeledi s’est approchée à environ 100 km de l’archipel, chargeant avec elle des torrents d’eau. En trois heures, près de 120 millimètres de pluie sont tombés à Bandrele (sud-est) dimanche, l’équivalent des 2/3 d’une quantité habituelle pour un mois, selon Météo-France. Si la tempête tropicale s’est éloignée de Mayotte - son centre est désormais à plus de 210 km de l’archipel - des nuages restent accumulés dans le ciel du territoire français ultramarin.

Outre les pluies encore attendues lundi, des vagues de l’ordre de 1 mètre 50 risquent de se former dans les lagons Nord et Ouest, ce qui fait craindre des «submersions possibles aux moments des marées hautes», selon Météo-France. Floriane Ben Hassen préconise donc une «grande prudence sur tous les villages côtiers, en particulier le sud, l’ouest et le nord, autour de ces pics de marée haute».