Au volant de sa voiture, Claude Naud, le maire de Corcoué-sur-Logne près de Nantes, n’en décolère pas. «On m’impose sur ma commune le plus grand méthaniseur de France !» Le projet Métha Herbauges, mené de concert par la coopérative agricole du coin, Herbauges, et la firme danoise Nature Energy attend encore le feu vert du préfet. Le permis de construire a été déposé en avril. Si le haut fonctionnaire estime que le dossier mérite d’être instruit, il lancera alors une enquête publique. Pour le moment, ce ne sont que champs d’herbes, de maïs et de tournesol enserrés par une départementale, la rivière Le Tenu et une route communale piquée tout le long de panneaux jaune et rouge «Non à la XXL méthanisation».
Cette technologie considérée comme «durable» permet de produire de la chaleur, de l’électricité, grâce au gaz (le méthane) issu de la fermentation des déchets, des effluents d’élevages, des résidus de cultures… Les contestataires ont peu d’espoir sur l’issue de l’affaire car le gouvernement Macron s’est décidé à accélérer le déploiement des énergies dites renouvelables et vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. Mais la méthanisation reste critiquée.
Les porteurs de projet ne cachent rien de son gigantisme. «Une telle taille n’existe pas en France, ce qui bouleverse les repères», lit-on dans leur «bilan de la concertation préalable volontaire». Le méthaniseur et ses cuves bla