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Interview

Mouvement climat : «Ce qui fonctionne, c’est un message clair et des actions ciblées»

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L’essor des blocages de route et des jets de soupe sur des tableaux n’a pas été accueilli favorablement par la société. L’enseignant à Sciences-Po Paris Lucien Thabourey, spécialiste des mouvements écologistes, revient sur cette stratégie désormais remise en question par les militants eux-mêmes.
Des militants de Just Stop Oil, les mains collées sur le cadre du tableau «The Hay Wain» de John Constable, à la National Gallery de Londres, le 4 juillet 2022. (Carlos Jasso/AFP)
publié le 2 septembre 2024 à 21h27

Le mouvement climat est en pleine ébullition. L’arrêt soudain du groupe autrichien de désobéissance civile Letzte Generation, début août, fait cogiter les esprits engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique. Spécialisé dans les actions clivantes d’interruption d’événements sportifs ou de jets de soupe sur des œuvres d’art au musée, le collectif n’a pas réussi à convaincre la société civile et les politiques. Le constat est partagé par les mouvements basés sur le même mode opératoire, d’Extinction Rebellion au Royaume-Uni à Riposte Alimentaire en France : de telles actions restent largement incomprises. Doctorant au Centre d’études européennes et de politique comparée et enseignant en science politique de Sciences-Po Paris, Lucien Thabourey revient pour Libération sur la dissension grandissante avec le public et le tournant en passe d’être opéré au sein du mouvement climat.

L’arrêt des activités de Letzte Generation Autriche peut-il être perçu comme un aveu d’échec ?

Je crois que cela montre surtout que ces groupes ne sont pas renfermés sur eux-mêmes et sur leurs choix stratégiques. Faire