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Libération
Situation hydrologique

Nappes phréatiques gorgées d’eau : la saison estivale devrait être «moins compliquée que l’an dernier»

Selon le bulletin mensuel du BRGM, 70% des réserves restent au-dessus de la normale. Dans les Pyrénées-Orientales et la Corse, les niveaux sont au contraire inférieurs à ceux de juin 2023.
Dans le massif du Renoso, en Haute-Corse. (Stan Faure /Only France)
publié le 12 juillet 2024 à 15h32

Les nappes phréatiques confirment leur bonne santé en ce début de période estivale. Alors qu’une vague de chaleur asphyxiante s’abat sur les pays voisins des Balkans, que l’air sec attise les flammes qui ravagent l’Albanie, que des températures supérieures à 40 °C sont attendues jusqu’en Ukraine, la France poursuit sa période de répit et continue de voir ses nappes se maintenir dans un état «très satisfaisant», selon les mots du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Dans leur bulletin mensuel publié ce vendredi 12 juillet, les experts de l’établissement public annoncent qu’au 1er juillet, 70 % des nappes phréatiques métropolitaines étaient au-dessus des normales. Exactement comme il y a un mois, alors qu’en cette saison le niveau a plutôt tendance à baisser sous l’effet de l’absorption de l’eau par la végétation et de la hausse des températures.

La «période estivale sera assurément moins compliquée que l’an dernier»

Seuls 17 % des points d’observation se trouvent sous les «normales mensuelles», fait savoir le BRGM. Il s’agit des nappes phréatiques dites «inertielles» situées au nord de Lyon (caractérisées par des écoulements lents, donc moins sensibles aux pluies) et celles ayant vécu durant cette saison 2023-2024 une recharge en eau «déficitaire». Sont concernées les réserves souterraines de l’Aude, de l’Hérault, des Pyrénées-Orientales et de la Corse (ces deux derniers départements présentent aujourd’hui des niveaux plus bas qu’en juin 2023).

Excepté ces différents points qui devront être «particulièrement surveillés du fait de niveaux ne permettant pas de garantir des niveaux satisfaisants durant l’été», la vigie BRGM certifie tout de même que la «période estivale sera assurément moins compliquée que l’an dernier». Puisque la situation est à l’inverse de celle de l’année passée : en juin 2023, 68 % des niveaux se trouvaient en dessous des normales. Tandis que ce mois de juin 2024 «se classe au troisième rang des mois de juin les plus humides pour les nappes depuis trente ans, après juin 2001 et juin 2013», précise l’organisme public. Selon Météo-France, il a plu le mois dernier 20 % de plus que les normales sur le territoire métropolitain. «La situation laisse présager des niveaux [d’eau dans les nappes phréatiques] proches [voire] au-dessus des normales en juillet voire en août», note le BRGM.

Vigilance dans certains secteurs

Pour ces deux prochains mois, malgré un bilan redevenu très positif après deux années particulièrement sèches, le BRGM en appelle tout de même à la vigilance dans les secteurs susceptibles d’être «fortement sollicités par des prélèvements». Notamment pour l’irrigation agricole (Normandie, Beauce, régions de la Loire, Drôme, etc.), qui pourrait faire apparaître des «tensions locales».