Menu
Libération
Décryptage

Neutralité carbone : un succès flou

Article réservé aux abonnés
Chercheurs et associations mettent en garde contre le détournement du concept clé examiné à la COP 26. Les projets de «compensation» ont fait long feu et l’attention revient au but initial : la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les firmes donnent de l’argent à des porteurs de projets de réduction des émissions de CO2, comme la conservation des forêts. (Christian Lamontagne/Cosmos)
publié le 4 novembre 2021 à 21h00

Pas un jour sans que de nouveaux pays, collectivités, entreprises ou produits ne promettent de devenir «neutres en carbone», y compris ceux n’étant pas réputés pour être les plus vertueux en matière climatique. A un horizon plus ou moins lointain, allant de 2030 à 2070, en général 2050. A la COP26, en cours à Glasgow, l’objectif officiel numéro 1 est d’«obtenir la neutralité carbone dans le monde d’ici le milieu du siècle et garder l’objectif de +1,5°C à notre portée».

Qui promet la neutralité carbone ?

Beaucoup de pays, dont de très gros producteurs d’énergies fossiles (pétrole, gaz ou charbon), comme l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, la Russie ou la Chine ont déclaré viser la neutralité carbone. Fin octobre, le Programme des Nations unies pour l’environnement calculait qu’au total, «49 pays et l’UE se sont engagés à officialiser l’objectif de zéro émission nette», représentant «plus de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) actuelles». Ces données excluent l’Inde, quatrième émetteur mondial de GES derrière la Chine, les Etats-Unis et l’UE, qui a annoncé le 1er novembre viser la neutralité en 2070.

Les entreprises s’y mettent aussi en masse. D’après une étude britannique, parmi les 2 000 plus grandes multination