Les petits arrangements entre EDF, exploitant des centrales, et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), autorité indépendante chargée de les contrôler, face à la justice pénale. A la suite d’une plainte déposée en octobre 2021 par un ingénieur EDF mué en lanceur d’alerte, le parquet de Marseille a ouvert une information judiciaire début juin, qui risque de faire tanguer le secteur. Entre autres délits potentiels retenus – à ce stade très préliminaire de la procédure, l’information judiciaire ayant été ouverte début juin par le parquet de Marseille – figurent, outre les classiques «mise en danger de la vie d’autrui», «altération de la vérité» ou «faux en écriture», ceux de «non-déclaration d’incident» et «obstacle aux contrôles des inspecteurs de sûreté», qui ciblent plus particulièrement l’omerta nucléaire.
L’enquête pénale vise essentiellement la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme), où exerçait l’ingénieur en question, surnommé Hugo car il tient – pendant combien de temps encore ? – à son anonymat. La délocalisation de la procédure pénale initialement introduite à Paris avant d’être dépaysée à Marseille pourrait laisser croire à une délimitation géographique de l’incendie judiciaro-nucléaire. C’est oublier que la justice marseillaise dispose elle aussi d’une compétence nationale en matière de santé publique.