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Reportage

En Ardèche, 40 ans de centrale nucléaire: «Bon courage pour trouver un anti-atome dans le coin»

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Election Présidentielle 2022dossier
Dans les communes autour de la centrale de Cruas-Meysse, on suit avec attention le débat présidentiel autour du nucléaire car l’atome fait vivre beaucoup de monde dans la région. Les anti se retrouvent bien esseulés.
Vue sur la centrale nucléaire de Cruas depuis une maison située à proximité. (Adrien Baratay/Libération)
publié le 19 février 2022 à 9h07

Lorsqu’on arrive à Cruas (Ardèche), la première chose notable c’est le mistral. Un vent à décorner les bœufs, qui fait frémir le Rhône et les branches dégarnies des arbres. «Ce n’est pas tout le temps comme ça, mais quand ça souffle, ça souffle vraiment», glisse la serveuse d’un restaurant, essuyant des verres tandis que la toile qui protège sa terrasse tremble sous les bourrasques. On en oublierait presque le paysage atypique de cette commune d’un peu plus de 3 000 habitants : son centre médiéval magnifique, accroché à une montagne raclée par deux cimentiers, Lafarge et Calcia, qui ceinturent la ville de part et d’autre. Et puis, bien sûr, ces quatre immenses tours de béton, immanquables au bord du fleuve, et leurs panaches de fumée blanche en continu.

Mise en service entre 1983 et 1985, la centrale nucléaire de Cruas-Meysse va bientôt fêter ses 40 ans. Ce qui la place, comme onze autres de ses congénères, au cœur du débat sur la prolongation de la durée d’exploitation des réacteurs, et a fortiori au premier plan du débat présidentiel en cette année électorale. Car il est question non seulement de la souveraineté énergétique de la France à l’heure de l’augmentation du prix de l’énergie, mais aussi de transition écologique pour limiter les émissions de gaz à effet de