Passée sous silence jusqu’à sa médiatisation, mardi, par le média Contexte, une fissure particulièrement profonde a été identifiée par EDF dans un réacteur à l’arrêt, Penly 1, en Seine-Maritime. L’entreprise publique évoque la présence d’un «défaut significatif de corrosion sous contrainte» sur une conduite de secours qui devait permettre d’inonder d’eau un réacteur pour le refroidir en cas d’accident nucléaire. Le phénomène de «corrosion sous contrainte» signifie qu’un matériau se dégrade et se diffuse au contact d’un environnement chimique, sur quelques millimètres. «Un sujet sérieux» et «qui pose problème», a souligné mercredi devant les sénateurs, Bernard Doroszczuk, président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui assure au nom de l’Etat les missions de contrôle de la sécurité nucléaire. Yves Marignac, chef du pôle d’expertise sur le nucléaire à l’Institut négaWatt, revient pour Libération sur cette découverte.
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En quoi cette fissure est particulière ?
Les fissures qui existaient jusqu’à aujourd’hui sur les réacteurs nucléaires n’étaient pas susceptibles de conduire à une brèche sur les tuyaux de refroidissement. La fissure détectée par EDF est d’une profondeur inédite : 23 millimètres sur un tuyau de 27 millimètres. Ainsi, si on ne la traite pas