Il était temps ! Le raccordement au réseau électrique du réacteur EPR de Flamanville dans la Manche est attendu pour vendredi, a annoncé ce mercredi 18 décembre EDF, dans un message au marché de l’énergie. «Le premier couplage au réseau du réacteur EPR de Flamanville 3 est prévu le 20 décembre 2024», a affirmé la société détenue par l’Etat. Elle précisé que le fonctionnement du réacteur de nouvelle génération «sera marqué par différents paliers de puissance, jusqu’à l’été 2025, qui solderont la phase d’essais». A l’issue de cette période d’essais, «il est prévu que le réacteur fonctionne à 100 % de puissance jusqu’au premier arrêt programmé pour maintenance et rechargement du combustible, appelé Visite Complète 1 (VC1)», a ajouté EDF dans ce message.
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Le démarrage du réacteur nucléaire de nouvelle génération accuse 12 ans de retard sur le calendrier initial en raison de nombreux déboires techniques qui ont fait exploser la facture, désormais estimée à 13,2 milliards d’euros par EDF, soit quatre fois le devis initial de 3,3 milliards. Initié le 3 septembre, le démarrage du réacteur avait été interrompu dès le lendemain en raison d’un «arrêt automatique», avant de reprendre quelques jours plus tard. Ce démarrage a marqué le début de sa montée en puissance progressive jusqu’à atteindre le palier de 25 % de puissance permettant de connecter le réacteur au réseau électrique. Ce couplage au réseau était initialement prévu avant la fin de l’été 2024.
L’EPR, un réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération, est le 4e de ce type installé dans le monde, le 57e réacteur du parc nucléaire français, et le plus puissant sur le territoire (1 600 MW). A terme, il doit alimenter en électricité environ deux millions de foyers. Alors que le président français Emmanuel Macron a décidé de relancer le nucléaire, en commandant six réacteurs EPR2 (et huit supplémentaires en option) à l’énergéticien, le démarrage de l’EPR de Flamanville, même s’il a été décidé bien avant, revêt une dimension hautement symbolique. Dans le parc nucléaire existant, EDF a bel et bien tourné la page de la crise de la corrosion sous contrainte de l’année 2022, qui avait fait plonger la production nucléaire en raison de vérifications ou réparations à mener dans de nombreux réacteurs.