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Nucléaire : la retraite à 60 ans pour les vieux réacteurs d’EDF, est-ce bien raisonnable ?

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Emmanuel Macron a confirmé vendredi qu’il était favorable à la prolongation jusqu’à 60 ans des réacteurs entrés en service dans les années 80-90. Mais de sérieux doutes existent sur la possibilité de les maintenir en exploitation sans poser des problèmes de sûreté.
La centrale nucléaire de Penly, à Petit-Caux (Seine-Maritime), en décembre 2022. (Benoit Tessier/REUTERS)
par Thierry Gadault et Jean-Christophe Féraud
publié le 5 février 2023 à 17h37

Un an après le discours de Belfort, à l’occasion duquel Emmanuel Macron avait annoncé sa décision de créer rapidement un nouveau parc nucléaire, le président de la République a confirmé vendredi, lors d’une réunion du Conseil de politique nucléaire (CPN), le lancement de la construction de six nouveaux réacteurs EPR 2 (une version simplifiée de l’EPR de Flamanville) pour une mise en service entre 2035 et 2040. Cette réunion à l’Elysée a aussi entériné le principe de la prolongation de la durée de vie du parc actuel de réacteurs nucléaires jusqu’à 60 ans, réclamée par EDF. Tous construits dans les années 80-90, les 56 réacteurs aujourd’hui en service dans l’Hexagone ont été conçus à l’origine pour être exploités pendant quarante ans. Il était jusqu’ici question de leur donner un feu vert pour dix ans de plus, il s’agit maintenant de repousser encore leur mise à la retraite d’une décennie supplémentaire. «Dans des conditions strictes de sûreté garanties par l’Autorité de sûreté nucléaire», s’empresse de préciser le communiqué de presse publié par l’Elysée à l’issue de la réunion, histoire de donner l’impression que le chef de l’Etat ne préempte pas une décision que seule l’ASN peut prendre.

Ces annonces interviennent alors que la Commission particulière du déb