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Atome

Nucléaire : le gouvernement belge confirme l’arrêt en 2025 des sept réacteurs du pays

Comme prévu, la Belgique va arrêter ses deux centrales, mais ne ferme pas la porte au nucléaire de nouvelle génération. Un accord a été arraché ce jeudi après une nuit de négociations entre les partenaires de la coalition gouvernementale.
La centrale nucléaire de Doel (KCD), dans le port d'Anvers, en janvier 2018. (Emmanuel Dunand/AFP)
publié le 23 décembre 2021 à 11h56

Les engagements pris par la Belgique il y a une vingtaine d’années aboutissent enfin. Un accord conclu ce jeudi matin entre les partenaires de la coalition gouvernementale confirme que le pays va bien arrêter ses sept réacteurs nucléaires actuels à l’horizon 2025. Et ce au moment où la France veut construire des nouvelles centrales nucléaires.

La sortie progressive du nucléaire est inscrite dans la loi en Belgique depuis 2003. Quand cette décision ambitieuse a été prise, l’atome fournissait 60 % de l’électricité du pays. La dernière échéance retenue est l’année 2025, une date que le gouvernement actuel s’est engagé à respecter en entrant en fonction en octobre 2020.

Recherche dans les petits réacteurs modulaires

Les deux centrales nucléaires du pays, qui totalisent sept réacteurs construits au cours des années 70, sont obsolètes et ont connu de nombreux incidents. Durant la dernière décennie, les problèmes de sécurité nucléaire belges ont donné des sueurs froides aux agglomérations riveraines et pays voisins.

Mais le dossier de la sortie du nucléaire divise la coalition actuellement au pouvoir, qui associe principalement libéraux (la famille politique du Premier ministre, Alexander De Croo), socialistes et écologistes. Depuis un mois, les libéraux francophones du MR, un des sept partis de l’attelage, mettaient en garde contre le scénario d’une sortie complète défendu par la ministre de l’Energie, l’écologiste flamande Tinne Van der Straeten.

Ils appelaient à conserver une partie des capacités nucléaires actuelles en arguant notamment que les nouvelles centrales au gaz prévues pour sécuriser l’approvisionnement énergétique sont trop polluantes, génératrices de CO2. Aujourd’hui, le nucléaire compte pour environ 40 % de l’électricité produite en Belgique.

Cependant, la Belgique ne ferme pas la porte au nucléaire de nouvelle génération. Conclu après une nuit de négociations, l’accord prévoit d’investir «dans la recherche sur les énergies durables et neutres en CO2», y compris dans l’énergie nucléaire du futur. Le pays va ainsi allouer «environ 100 millions d’euros» à la recherche sur les petits réacteurs modulaires (SMR).