De quoi donner de l’eau au moulin des antinucléaires. Le pompage d’une fuite d’acide nitrique a débuté ce lundi 8 juillet au soir sur le site de retraitement des combustibles nucléaires d’Orano à La Hague (Manche), qui a été «mis à l’arrêt», a annoncé le groupe. «Ce jour, vers 4 heures, une fuite d’acide nitrique d’environ 40 m³ a été détectée dans un atelier d’entreposage d’acide recyclé du site Orano la Hague. Ce liquide a été automatiquement récupéré dans un bac de rétention prévu à cet effet», a annoncé le groupe français spécialiste du combustible nucléaire, dans un communiqué sur son site.
«Cet événement ne présente pas de caractère radiologique et n’a pas d’impact pour l’environnement», a ajouté Orano, précisant qu’il n’y a eu «aucun rejet» dans la nature. Un périmètre de sécurité a cependant été établi et le personnel non indispensable à la gestion de l’événement a été invité à quitter le site, qui a été mis à l’arrêt. Les équipes d’intervention ont démarré le pompage de l’acide à 18 h 45, selon un porte-parole d’Orano.
Acide propre et non chargé en uranium
L’acide recyclé qui s’est échappé de son lieu d’entreposage était «propre et n’était pas chargé en uranium», a précisé ce porte-parole, et «toutes les conditions de sécurité sont réunies pour autoriser le retour de l’ensemble des salariés» dès mardi. Environ 600 salariés se trouvaient sur le site en début d’après-midi, contre environ 4 000 en fonctionnement normal, a précisé le porte-parole d’Orano.
L’acide nitrique est utilisé pour dissoudre les matières nucléaires. Très puissant, il peut provoquer des brûlures de la peau et est corrosif pour les voies respiratoires.
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L’Autorité de sûreté nucléaire, gendarme français du nucléaire, informée de l’incident, a indiqué que cet incident «environnemental» ne faisait «à ce stade», pas l’objet d’une déclaration d’événements significatifs en lien avec la sûreté nucléaire, qui sont classés de 0 à 7 sur l’échelle internationale des événements nucléaires (Ines).
Chaque année, environ 1 100 tonnes de combustibles usés en provenance des centrales nucléaires françaises majoritairement, mais aussi européennes et japonaises, sont envoyées à l’usine de traitement et de recyclage de La Hague, située sur la presqu’île du Cotentin. Après un processus de refroidissement en piscine, les combustibles sont cisaillés avant d’être plongés dans un bain d’acide nitrique chargé de dissoudre les matières nucléaires, explique Orano. L’acide est ensuite récupéré à partir de l’uranium de retraitement puis réutilisé.