«La Sibérie n’est pas une poubelle», «Stop aux déchets radioactifs»… Banderoles à la main, une petite dizaine de militants de Greenpeace s’est interposée pour empêcher le départ d’un train chargé d’uranium usé vers la Russie, ce mardi matin. Ces éléments radioactifs en fin de vie provenaient du site d’entreposage de la société Orano à Pierrelatte (Drôme), située juste à côté de la centrale du Tricastin.
Les militants sont allés jusqu’à s’enchaîner à un camion stationné sur les rails donnant accès au site nucléaire, d’après France Bleu. Ils ont été délogés par la gendarmerie vers 10 heures. Le site Orano Tricastin, juste à côté de la centrale nucléaire EDF, est spécialisé dans la conversion et l’enrichissement de l’uranium, étape intermédiaire dans la création de combustibles qui seront, ensuite, livrés aux centrales nucléaires.
[ACTION💥] La Sibérie n'est pas une poubelle ! Des activistes bloquent le centre de stockage d’Orano à Pierrelatte (Drôme) d’où partent les convois d'uranium usé pour la Sibérie.
— Greenpeace France (@greenpeacefr) November 16, 2021
Nous dénonçons l’inconscience de l’industrie et du gouvernement dans la gestion de ces matières ! pic.twitter.com/GnLG6QyG3M
Selon Greenpeace, ces déchets radioactifs seront soit retraités dans l’usine russe de Tomsk (2 880 kilomètres à l’est de Moscou), soit ils seront simplement stockés dans des entrepôts. L’entreprise Orano a donné une autre version à France Bleu : l’uranium va être «à nouveau enrichi et doit resservir dans des centrales nucléaires».
En plein débat sur la place du nucléaire en France que le chef de l’État entend accroître, Greenpeace souhaite dénoncer «l’inconscience de l’industrie et du gouvernement dans la gestion de ces matières». Les envois en Russie, qui avaient cessé en 2010, ont repris en 2021, avec 400 tonnes envoyées dans l’année, toujours selon l’association de défense de l’environnement.
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«Cesser tout transport d’uranium»
L’ONG explique sur Twitter que «le retraitement du combustible usé aggrave le problème de gestion des déchets en générant plus et en multipliant les risques, notamment liés à l’entreposage et au transport de matières extrêmement dangereuses». Enfin, Greenpeace demande à l’État français, actionnaire majoritaire d’Orano et d’EDF, d’imposer «à ces deux entreprises de cesser tout transport ou projet de transport d’uranium de retraitement vers la Russie».
En septembre, Greenpeace a été condamné à payer une amende après l’intrusion de militants dans le périmètre de la centrale nucléaire vieillissante d’EDF au Tricastin, en février 2020. Un jugement clément qui n’a pas dissuadé l’ONG de mener d’autres actions.